
Tejas Mk1A sur le point d’être livré à l’Indian Air Force, production accélérée à Nashik, moteurs GE livrés, premières unités attendues en 2025‑26.
Le chasseur Tejas Mk1A est désormais en phase finale de préparation avant sa livraison imminente à l’Indian Air Force. Conçu entièrement en Inde par Hindustan Aeronautics Limited (HAL), il est propulsé par le moteur américain GE F404‑IN20. Le processus de production à Nashik, récemment inauguré, est monté en puissance. Les premiers exemplaires devraient être remis entre 2025 et 2026. Cet article technique détaille l’état d’avancement, l’intégration des moteurs, le calendrier, les capacités militaires et l’impact stratégique pour l’Inde.
Le programme Tejas Mk1A et ses enjeux industriels
Le Tejas Mk1A est une version améliorée du Mk1, intégrant radar AESA, système autoprotection électronique, capacité de ravitaillement en vol et missiles BVR comme l’Astra Mk‑1. Il fait partie d’un contrat initial de 83 appareils signé en 2021 pour environ 365 milliards roupies (environ 4 milliards €) . Un second lot de 97 machines a été validé en 2023, portant le total à 180 unités à livrer d’ici 2029. Ce programme s’inscrit dans l’initiative “Make in India” visant l’autonomie stratégique et la montée en puissance des PME nationales.
La production initiale se faisait à Bangalore, avec une cadence de 8 puis 16 unités par an. À partir d’avril 2023, HAL a ouvert une ligne à Nashik, portant la capacité à 24 avions par an, avec un projet d’ajouter une quatrième ligne pour atteindre 32 unités annuelles d’ici mi‑2026 .
La fourniture des moteurs GE et la régulation de la chaîne logistique
Le moteur GE F404‑IN20 est essentiel. Un accord de 716 millions de dollars, conclu en 2021, prévoit 99 unités livrées entre 2025 et 2029 . Toutefois, des retards ont affecté les livraisons à cause de problèmes dans la chaîne d’approvisionnement, touchant notamment un fournisseur sud‑coréen, repoussant la première livraison à avril 2025 au lieu de mars 2024.
Depuis, GE a repris un rythme régulier : deux moteurs par mois jusqu’en mars 2026. Deux unités ont été expédiées à HAL entre avril et juillet 2025. Cela permet à HAL d’utiliser des moteurs en rotation pour les essais, avec 12 avions prévus pour être livrés d’ici mars 2026, dont six confirmés. HAL envisage de produire 12 appareils en 2025 et passer à une livraison annuelle de 16 à 24 avions dès 2026‑27 si l’approvisionnement moteur reste stable.
La ligne de Nashik : montée en cadence et coopération avec le privé
La ligne de montage de Nashik est opérationnelle depuis avril 2023. Elle a permis le lancement des premiers appareils prévus fin de l’exercice 2024‑25, avec le premier avion Mk1A attendu en avril 2025 . En mai 2025, VEM Technologies, un sous‑traitant basé à Hyderabad, a livré le premier fuselage central certifié, marquant la mise en place d’une quatrième ligne de production, en lien avec l’effort d’intégration d’un tissu industriel local .
En juin, HAL déclarait que la première machine issue de Nashik volera en juillet 2025, suivie d’une série pour atteindre quatre à cinq avions de cette ligne en 2025 puis huit par an ensuite.. En juillet, les essais du missile Astra Mk‑1 étaient programmés en août, confirmant l’industrialisation des capacités opérationnelles .

Le calendrier de livraison et les perspectives pour l’Indian Air Force
La commission d’essais de HAL a validé plusieurs avions prêts, malgré l’attente des moteurs physiques. Lors du salon Aero India 2025, le secrétaire à la production de défense, Sanjeev Kumar, a déclaré que le processus de production était stabilisé chez HAL et GE, avec un objectif de 16 à 24 livraisons annuelles à partir de l’exercice 2025‑26..
HAL a confirmé officiellement qu’au moins six Tejas Mk1A seront livrés avant mars 2026 dans le cadre de l’exercice fiscal en cours . Les 12 premières livraisons sont planifiées sur l’année 2025‑26, avec un rythme stabilisé dès 2026‑27 si GE tient le rythme de deux moteurs par mois.
Capacités militaires et impact stratégique
Le Tejas Mk1A est un monomoteur léger multirôle, doté d’un radar AESA, d’un ensemble EW complet, de missiles BVR et de ravitaillement en vol. Sa capacité de pénétration en mission air‑sol et défense aérienne le rend apte à remplacer les MiG‑21 vieillissants, dont la force des escadrons est passée à 31 au lieu des 42 cibles .
Ce chasseur permet de réduire la dépendance technologique. Bien que les premières livraisons intègrent des radars étrangers, à partir de 2028 la génération Mk1A utilisera le radar Uttam AESA et des systèmes EW 100 % indigènes développés par DRDO. Selon HAL, le Tejas Mk1A pourra rivaliser avec les JF‑17, KAI T‑50 et devenir un acteur de référence dans la catégorie des avions légers combat.
Réflexions critiques et défis à surveiller
HAL a été sévèrement critiqué par le chef de l’IAF lors d’un salon, pointant l’absence des avions promis malgré les structures prêtes ; ce made l’industrie a réagi pour accélérer l’organisation interne et les livraisons. Le facteur moteur reste central : GE a repris le rythme, mais une panne ou un retard pourrait impacter sérieusement la cadence de production. HAL pourrait appliquer des pénalités contractuelles à GE si les engagements ne sont pas respectés.
Par ailleurs, l’intégration des soustraitants privés dans la chaîne (VEM, L\&T pour les ailes) doit se consolider pour maintenir constance et qualité. Toute défaillance technique ou logistique peut créer un effet domino sur les délais.
Le programme Tejas Mk1A est effectivement en passe d’entrer en phase de livraisons effectives dès 2025, après deux années de retards liés au moteur GE. La montée en puissance de la ligne de Nashik, l’intégration croissante de l’industrie locale, la cadence des moteurs et la stabilisation des essais ouvrent la voie à 12 livraisons en 2025‑26, puis 16 à 24 par an dès 2026‑27. Pour l’Indian Air Force, il s’agit d’un tournant majeur pour combler l’écart de force aérienne vis‑à‑vis de la Chine ou du Pakistan. L’enjeu principal demeure l’approvisionnement moteur de GE et la montée en compétence des sous‑traitants indiens, sans lesquels le planning pourrait de nouveau être remis en cause.
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