
Le F-47, avion de chasse de 6e génération développé par Boeing, confirme la domination américaine face à la Chine dans la course aux avions de combat avancés.
Le 25 juin 2025, le président américain Donald Trump a confirmé que Boeing a été retenu pour mener le développement du futur avion de chasse de 6e génération, désigné F-47. Ce contrat stratégique intervient dans le cadre du programme NGAD (Next Generation Air Dominance), destiné à succéder au F-22 Raptor. Selon des informations non confirmées officiellement, une version expérimentale volerait déjà depuis plusieurs années dans le désert du Nevada. Sa première apparition publique aurait eu lieu discrètement lors du Salon du Bourget, tenu du 16 au 22 juin 2025.
Ce choix technologique et politique place les États-Unis en position de supériorité technologique, face aux efforts menés par la Chine (J-XX ou J-25) et les projets européens (SCAF/FCAS). Le F-47 serait un appareil centré sur la furtivité absolue, l’intégration homme-machine, le pilotage autonome partiel, et la capacité à coordonner un essaim de drones.
Le contrat remporté par Boeing s’élèverait à plus de 12 milliards d’euros pour la première phase, couvrant les prototypes, l’industrialisation initiale et l’architecture de systèmes. Le F-47 n’est pas un simple chasseur : c’est une plateforme interconnectée, pensée pour survivre dans des environnements hautement contestés et saturés de défenses anti-aériennes.
Le programme NGAD et l’attribution du contrat à Boeing
Le programme NGAD est lancé en 2016 par l’US Air Force pour anticiper la fin de vie opérationnelle du F-22 Raptor, entré en service en 2005. Ce programme vise à produire un système de combat aérien complet, avec un avion de chasse de 6e génération au cœur d’un réseau de capteurs, satellites, drones, systèmes de guerre électronique et stations au sol. L’objectif est d’assurer la supériorité aérienne des États-Unis à l’horizon 2040.
Le choix de Boeing en 2025 est stratégique. Depuis le retrait du F-22 (Lockheed Martin) et les critiques sur le coût de possession du F-35, le Pentagone veut diversifier ses partenaires industriels. Boeing, qui fabrique déjà le F-15EX et les drones MQ-25, retrouve ici un rôle central dans l’aéronautique de combat.
Le contrat attribué à Boeing comprend :
- Le développement du prototype F-47
- La fabrication de la première série de validation
- L’intégration dans les plateformes C3I (commandement, contrôle, communications, informatique et renseignement)
- La coordination avec des systèmes sans pilote (CCAs)
Le budget initial, validé par le Congrès, avoisine les 13 milliards de dollars, soit environ 12,2 milliards d’euros. Il s’agit du programme le plus ambitieux depuis le F-22, avec une projection de coût global pouvant atteindre 250 milliards d’euros si la totalité des options sont levées.
La production du F-47 s’accompagne d’un volet « transformation des doctrines aériennes », notamment sur l’usage d’intelligence artificielle pour le partage de missions entre pilotes humains et drones.

Les caractéristiques attendues de l’avion de chasse F-47
Le F-47 est conçu pour répondre aux critères établis pour les avions de combat de 6e génération, en rupture avec la logique des avions de 5e génération. Si très peu de données sont officiellement disponibles, plusieurs éléments techniques sont attendus ou confirmés par des fuites industrielles et des documents budgétaires.
Les spécificités techniques incluraient :
- Une cellule ultra-furtive, optimisée pour une signature radar inférieure à 0,001 m²
- Une capacité de vol supersonique sans postcombustion (super-croisière) au-delà de Mach 1,6
- Une intégration native de l’IA, pour la gestion des missions, la détection de menaces, et l’optimisation de trajectoire
- La fusion multispectrale des capteurs : infrarouge, radar LPI, optronique
- Une baie interne modulable, capable d’emporter missiles air-air à longue portée (AIM-260 JATM), bombes SDB ou drones kamikazes
- Une interface homme-machine avec affichage visuel élargi (casque AR), commandes vocales, et assistance décisionnelle
Le F-47 serait compatible avec des drones dits loyal wingman, pilotés depuis l’appareil lui-même. Ces engins sans pilote pourraient emporter des armes, faire de la reconnaissance ou agir comme leurrres électroniques.
L’autonomie, la furtivité active, la décentralisation des missions sont au cœur de l’architecture F-47. À terme, il pourrait même fonctionner sans pilote en mode combat semi-autonome dans les environnements saturés, comme les premières phases d’un conflit contre la Chine au-dessus du Pacifique.
La concurrence technologique avec la Chine et les enjeux stratégiques
Le développement du F-47 répond à un impératif de maintien de supériorité aérienne face à la montée en puissance militaire de la Chine. Le programme chinois J-XX ou J-25, peu documenté, serait à un stade moins avancé mais bénéficierait de ressources importantes. Pékin investit massivement dans la furtivité, l’IA militaire, et la guerre de réseau (informatique, quantique, déni d’accès). Les démonstrateurs visibles en 2024 montrent une plateforme furtive bimoteur, probablement dérivée du J-20.
Les États-Unis considèrent que les premières années 2030 seront marquées par une confrontation aérienne indirecte, où les systèmes doivent être capables de survivre à la saturation électromagnétique, aux missiles hypervéloces et aux dénis d’accès multi-couches. Le F-47 vise à neutraliser ces menaces en conservant la supériorité informationnelle : il ne s’agit plus seulement de manœuvrer ou tirer plus vite, mais d’organiser un combat distribué, où chaque plateforme est un nœud intelligent.
Le F-47 devrait être déployé en priorité dans les bases avancées du Pacifique, comme Guam, Okinawa ou éventuellement Palau. Il pourrait aussi s’intégrer aux plans de dissuasion face à l’A2/AD (anti-access/area denial) chinois, en neutralisant les radars longue portée et les systèmes S-400 ou HQ-9.
Washington anticipe également une demande croissante de ses partenaires stratégiques : Royaume-Uni, Japon, Australie, voire OTAN. Mais le F-47 pourrait ne pas être exporté dans sa version complète, ou seulement en version bridée, comme ce fut le cas avec le F-22.
Les conséquences industrielles et opérationnelles du choix F-47
Le contrat F-47 repositionne Boeing comme un acteur central de l’industrie de défense américaine. Après une décennie marquée par des échecs partiels (KC-46, Starliner), l’entreprise accède à un rôle majeur dans la conception de l’avion de chasse du XXIe siècle. Le site de production probable est celui de St. Louis, avec un réseau de sous-traitance réparti entre le Texas, la Californie et la Caroline du Sud.
Ce programme devrait générer plus de 12 000 emplois directs, et jusqu’à 40 000 indirects, sur les deux premières décennies. Il engage aussi une révision des standards de formation des pilotes, des opérateurs drones et des ingénieurs militaires, en raison du basculement vers un pilotage hybride humain/machine.
L’US Air Force prévoit d’intégrer environ 200 à 300 unités F-47 dans un premier temps, avec une enveloppe logistique mutualisée avec les drones CCAs. Le coût par unité est estimé à plus de 250 millions d’euros, hors support. À titre de comparaison, le F-22 coûtait environ 180 millions d’euros et le F-35 environ 90 millions d’euros.
Le F-47 servira de banc d’essai pour les technologies futures de combat aérien distribué. Les retombées devraient influencer les choix européens (SCAF), japonais (FX) ou coréens (KF-XX). La standardisation OTAN pourrait s’en trouver perturbée si le F-47 impose ses protocoles, ses architectures réseau et ses standards de furtivité active.
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