Un drone furtif géant repéré sur une base secrète chinoise

Un drone furtif géant repéré sur une base secrète chinoise

Un drone chinois HALE de 52 mètres d’envergure aperçu à Malan, révélant les ambitions furtives de Pékin dans la guerre aérienne future.

Le 14 mai 2025, une image satellite a révélé la présence d’un drone furtif géant de type aile volante sur la base de test de Malan, au Xinjiang. D’une envergure estimée à 52 mètres, ce drone sans cockpit visible évoque un appareil de type HALE (haute altitude, longue endurance) et pourrait concurrencer des modèles américains comme le RQ-180. La structure de la base, ses hangars vastes et récents, ainsi que l’architecture furtive de l’appareil, suggèrent un centre de développement pour la domination aérienne de nouvelle génération. L’apparition de cet engin pourrait permettre à la Chine de surveiller ou frapper des objectifs stratégiques en profondeur dans le Pacifique. Sa révélation publique, apparemment délibérée, interroge sur les stratégies de guerre de l’information et les intentions militaires chinoises.

Un drone furtif géant repéré sur une base secrète chinoise

Une base secrète dédiée à la guerre aérienne future

La base aérienne de Malan, située dans la province du Xinjiang, est désormais clairement identifiée comme un centre de développement pour les programmes d’aviation avancée de la Chine. Cette zone, déjà connue pour ses tests de drones et de bombardiers, est désormais dotée d’une installation de haute sécurité, récemment construite, reliée par une longue voie de circulation à un complexe principal.

Les travaux ont commencé il y a un peu plus de deux ans, et les images satellites montrent plusieurs hangars de tailles variées : 70 mètres, 50 mètres, 20 mètres et 15 mètres de largeur. Ces dimensions sont comparables aux structures abritant des bombardiers stratégiques américains comme le B-2 Spirit sur la base de Whiteman, ou encore à l’infrastructure de Plant 42 à Palmdale, connue pour ses prototypes d’aéronefs furtifs.

Ce mélange de tailles de hangars ne peut s’expliquer que par la volonté d’accueillir un écosystème d’aéronefs diversifiés, allant des petits drones tactiques à des plates-formes de type bomber furtif, en passant par des chasseurs comme le J-36 à trois moteurs ou le futur J-XDS.

Il est probable que cette base ait un rôle similaire à celui du programme américain NGAD (Next Generation Air Dominance), combinant drones, avions pilotés et interopérabilité en réseau pour la domination aérienne dans les décennies à venir. Cela suggère un effort structuré à l’échelle nationale pour concurrencer les capacités avancées de l’USAF à long terme.

Un drone HALE furtif aux dimensions inédites

L’objet repéré le 14 mai 2025 est une aile volante d’envergure estimée à 52 mètres, soit très proche de celle du B-2 Spirit (52,4 m) et plus large que le B-21 Raider, encore en phase de montée en puissance dans l’arsenal américain.

Ce type d’architecture optimise la réduction de la signature radar et offre une surface portante idéale pour les missions de longue endurance à haute altitude, caractéristiques des drones HALE (High-Altitude Long Endurance). Le fait que l’appareil ne dépasse pas 14 mètres de longueur suggère une conception optimisée pour l’endurance plutôt que pour une charge offensive importante.

Les petites dérives verticales visibles sur les clichés, bien que difficiles à interpréter, pourraient répondre à une nécessité de stabilité aérodynamique dans des profils de vol prolongé à haute altitude. Les ailes volantes sont notoirement instables en tangage et en lacet, et des gouvernes discrètes peuvent atténuer ces effets sans trop compromettre la furtivité.

L’appareil ne semble pas posséder de cockpit, ce qui confirme sa nature unmanned. Son design pourrait accueillir des antennes pour des communications au-delà de la ligne de visée ou un système radar AESA en bande X intégré. Cette architecture correspond au profil d’un drone de reconnaissance stratégique, capable d’opérer plusieurs dizaines d’heures à plus de 18 000 mètres d’altitude, et probablement doté de moteurs turbofan à faible signature thermique intégrés dans la voûte centrale de la cellule.

Un drone furtif géant repéré sur une base secrète chinoise

Une révélation volontaire pour troubler les adversaires

La Chine maîtrise l’art de l’ambiguïté stratégique, et l’exposition de ce drone à un moment où les satellites commerciaux passent n’est probablement pas accidentelle. Pékin sait pertinemment qu’un appareil de cette taille et de cette nature ne peut rester invisible, même pour les satellites civils comme ceux de Planet Labs.

Cette révélation contrôlée peut répondre à plusieurs objectifs :

  • Tester les réactions étrangères, notamment des agences de renseignement américaines ou japonaises.
  • Lancer un leurre informationnel, en exposant peut-être un prototype non-fonctionnel ou un mock-up, afin d’alimenter des spéculations et forcer les adversaires à réagir.
  • Renforcer l’effet de dissuasion, en montrant indirectement une capacité à atteindre des zones situées au-delà de la deuxième chaîne d’îles du Pacifique, voire à menacer des infrastructures stratégiques américaines comme Guam.

Dans le cadre de la guerre de l’information, cette stratégie permet à la Chine de manipuler les perceptions adverses à un coût très faible. Cela s’inscrit dans une logique plus large de guerre cognitive, où la visibilité calculée d’un système crée plus de pression qu’un déploiement réel.

Un potentiel militaire étendu dans l’espace indo-pacifique

Si cet appareil entre en service opérationnel, il pourrait transformer les équilibres dans la zone indo-pacifique. Un drone HALE furtif permettrait à la Chine :

  • de surveiller les mouvements navals américains à grande distance sans pénétrer les zones d’exclusion aérienne ;
  • de cartographier les défenses et infrastructures ennemies, en prévision d’opérations aéro-missiles ;
  • de jouer un rôle de relais de communication ou de désignation de cible, intégré dans une chaîne de frappe via des missiles longue portée tels que les DF-21D ou DF-26.

En étendant le rayon d’action du renseignement stratégique chinois de plusieurs milliers de kilomètres, ce type d’appareil renforcerait la capacité de déni d’accès (A2/AD) de la Chine dans les zones de conflit potentiel, comme le détroit de Taïwan ou la mer de Chine méridionale.

À titre de comparaison, les États-Unis disposent du RQ-180, un drone HALE furtif dont les spécifications restent classifiées, mais que l’on estime capable de voler à plus de 20 000 mètres pendant 40 heures, avec une portée de surveillance couvrant l’intégralité du Pacifique ou de la Russie orientale. Si le drone de Malan approche ces capacités, cela marque une avancée significative du programme HALE chinois, et une montée en puissance technologique rapide en moins d’une décennie.

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