
Panorama 2025 des sanctions contre la Russie : qui sanctionne, quels secteurs, quels montants gelés, effets sur Moscou et retombées pour l’Europe et le monde.
Les sanctions contre la Russie ont changé d’échelle depuis 2022 et se sont encore consolidées en 2024-2025. Elles visent la finance, l’énergie, le commerce et la technologie. Elles associent l’Union européenne, les États-Unis, le Royaume-Uni, le G7 et des partenaires en Asie-Pacifique. Elles s’appuient sur des gels d’avoirs, des interdictions d’importations, des contrôles à l’export, des plafonds de prix et des mesures contre la flotte fantôme pétrolière. Elles provoquent des ajustements majeurs en Russie et chez les sanctionneurs. Cet article dresse un état des lieux précis en 2025 : qui sanctionne, sur quels « topics », pour quels montants, avec quels effets économiques et conséquences géopolitiques. Les mots-clés recherchés – les sanctions contre la Russie, les sanctions économiques contre la Russie, les sanctions européennes contre la Russie, les sanctions américaines contre la Russie, les sanctions internationales contre la Russie, les sanctions énergétiques contre la Russie, les sanctions financières contre la Russie, les sanctions commerciales contre la Russie, les sanctions contre la Russie en 2025 – irriguent cette analyse sans alourdir la lecture.
Le périmètre mondial des sanctions en 2025
Le cœur de la coalition comprend l’UE, les États-Unis, le Royaume-Uni, le Canada, le Japon et l’Australie. La Suisse et la Norvège s’alignent largement sur les paquets européens. La Corée du Sud, la Nouvelle-Zélande et Singapour participent via des restrictions financières et des contrôles à l’export. Les mesures touchent la banque, l’assurance, le transport maritime, l’énergie, les métaux, les biens de luxe, les micro-électroniques et les logiciels. Les gels d’avoirs sont massifs : environ 300 milliards de dollars d’actifs souverains russes sont immobilisés dans le G7, dont près de 210 milliards d’euros dans l’UE. La Suisse annonce 7,4 milliards de francs suisses gelés dans son périmètre. Ces chiffres structurent la pression financière au long cours et nourrissent l’effort de soutien à l’Ukraine via les profits générés par les actifs immobilisés.

L’arsenal européen : des paquets successifs et l’énergie visée
L’UE a empilé des « paquets » depuis 2022. Le 14e paquet (juin 2024) a marqué un tournant énergétique : interdiction des transbordements de GNL russe dans les ports européens, interdiction des nouveaux investissements dans des projets GNL en Russie, listing de navires impliqués dans des pratiques trompeuses ou dans le contournement des mesures. En 2025, l’UE renforce l’architecture en abaissant le prix plafond sur le brut russe et en travaillant à un dispositif de sortie progressive des contrats gaziers russes (pipeline et GNL) avec des périodes transitoires. Les sanctions européennes contre la Russie ciblent aussi les diamants (tracé G7), les médias d’influence, le logiciel et la propriété intellectuelle. Côté énergie, l’UE conserve l’embargo sur le brut par mer et participe à la coalition du price cap. L’objectif stratégique demeure : réduire les revenus énergétiques de Moscou tout en minimisant les chocs d’offre pour les consommateurs européens.
Les sanctions américaines : du financier aux secondaires
Washington combine listes OFAC, contrôles BIS et sanctions secondaires. Depuis l’Executive Order 14114 (décembre 2023), les banques étrangères qui facilitent des transactions avec la base militaro-industrielle russe s’exposent à des mesures américaines. Le Trésor a publié des avis de conformité et élargi la portée des entités visées. Les sanctions américaines contre la Russie ont aussi renforcé la mise en œuvre du prix plafond sur le pétrole et limité la fourniture de services IT et logiciels à la Russie. Résultat : prudence accrue des banques en Turquie, EAU ou Asie centrale, allongement des circuits de paiements et hausse des coûts de contournement pour les importations russes sensibles.
Les dispositifs britanniques, canadiens, japonais et australiens
Londres tient le Maritime Services Ban et la guidance sur le price cap, et liste des majors pétrolières ainsi que des navires liés à la flotte d’évasion. Ottawa a élargi en 2025 son régime : nouvelles interdictions d’import/export, ajouts de personnes et entités, ciblage des vessels participant à la shadow fleet. Tokyo étend ses listes de produits soumis à autorisation (semi-conducteurs, équipements de précision) et renforce la coordination G7. Canberra ajoute des désignations individuelles, renforce les interdictions sectorielles et s’intègre à l’action conjointe avec Londres et Washington. Ces blocs avancent ensemble sur les sanctions internationales contre la Russie, avec des nuances nationales mais un cap commun.
Les sanctions financières : actifs gelés, SWIFT et prêts adossés
Le volet financier reste central. Plusieurs banques russes sont exclues de SWIFT. Les avoirs souverains immobilisés génèrent des profits financiers captés par les dépositaires européens ; ils servent de base à un mécanisme de financement pour l’Ukraine (environ 50 milliards de dollars de prêts adossés aux revenus). L’UE et le G7 débattent d’options juridiques pour pérenniser l’usage de ces revenus, voire encadrer la liquidation future d’actifs. La surveillance des transactions et assurances maritimes s’intensifie : documentation plus lourde, certificats d’origine renforcés, contrôles des transbordements et des AIS éteints. La compliance devient un coût à part entière pour opérateurs, assureurs et négociants.
Les sanctions commerciales et technologiques
Les sanctions commerciales contre la Russie s’articulent avec les contrôles à l’export. Les États-Unis, l’UE, le Royaume-Uni, le Japon et la Corée du Sud verrouillent l’accès de Moscou à des technologies critiques : CNC de haute précision, machines-outils, optique, composants radiofréquences, semi-conducteurs avancés, logiciels industriels. Les listes d’entités s’allongent, y compris dans des pays de transit ; les clauses “no-Russia” deviennent la norme contractuelle dans les chaînes d’approvisionnement. Les autorités ciblent aussi les places de marché et la “réexportation” via intermédiaires. Les sanctions visent à ralentir la montée en cadence de la production russe de missiles, drones et optiques de tir en asséchant l’accès aux biens à double usage.
Les sanctions énergétiques : pétrole, gaz, GNL et diamants
Le plafond de prix sur le brut russe évolue : initialement fixé à 60 USD/baril, il est abaissé en 2025 côté européen, avec un modèle ajustable. Les produits raffinés restent soumis à des caps différenciés. L’effet direct est atténué par la montée de la flotte fantôme et le re-routage vers l’Inde, la Chine et la Turquie ; mais les coûts de transport, d’assurance et d’escompte rognent la rente. La part du gaz russe dans les importations européennes s’est effondrée : l’UE a réduit ses volumes de pipeline et a accru ses importations de GNL, principalement des États-Unis. Les sanctions énergétiques contre la Russie s’étendent au GNL via l’interdiction des transbordements en Europe et le gel de nouveaux investissements en Russie. Côté diamants, le G7 met en place un système de traçabilité ; l’UE et ses partenaires interdisent progressivement les diamants d’origine russe (y compris s’ils sont polis dans des pays tiers). La Russie compense partiellement par des rabais et le recours à des FSU et à des ports non-G7, mais au prix d’une marge comprimée.
Les impacts en Russie : croissance sous tension et arbitrages budgétaires
Après un rebond porté par la dépense militaire, la croissance russe ralentit en 2025. Les recettes énergétiques reculent malgré des volumes soutenus. Le déficit budgétaire se creuse au fil de l’année, l’État priorisant l’effort de guerre. L’économie souffre de pénuries de main-d’œuvre, de coûts logistiques élevés et d’une inflation persistante. Les taux d’intérêt restent contraignants pour l’investissement civil. La substitution aux importations progresse dans des segments simples, mais bute sur les goulets d’étranglement technologiques. Les conséquences des sanctions contre la Russie se lisent aussi dans la qualité du crédit, la fragilité de certaines banques régionales et des ajustements fiscaux. Le pouvoir arbitre en faveur des salaires du complexe militaro-industriel et d’aides ciblées, au détriment d’investissements civils. Le modèle bascule vers une économie de guerre à deux vitesses : industrie d’armement en sur-régime, secteurs civils contraints.

Les effets chez les sanctionneurs : coût énergétique et réorientation
Pour l’UE, l’arrêt des flux russes a signifié dès 2022 un choc de prix et des coûts d’adaptation. En 2024-2025, les prix sont retombés, mais demeurent supérieurs aux niveaux d’avant-crise. L’Europe a investi dans des terminaux GNL (capacité accrue de plusieurs dizaines de milliards de mètres cubes) et diversifié ses sources ; les États-Unis dominent l’offre. Une part résiduelle de GNL russe persiste, d’où l’effort de désengagement gradué. Les industries intensives en énergie absorbent une compétitivité dégradée ; des mécanismes nationaux amortissent le choc. La Norvège a consolidé son rôle de fournisseur pivot de gaz. Côté conformité, l’exigence documentaire, la due diligence et les audits pèsent sur les négociants, assureurs, armateurs et banques. Ce coût de mise en œuvre est le revers des sanctions occidentales contre la Russie ; il est assumé au nom d’objectifs sécuritaires, économiques et moraux.
La géopolitique des sanctions : contournements, coalition et limites
La Russie a bâti des réseaux de substitution avec l’Asie et le Moyen-Orient. Les ventes de brut vers la Chine et l’Inde représentent désormais la majorité des débouchés. La flotte fantôme continue de croître, même si son expansion ralentit. Les autorités occidentales adaptent les outils d’exécution : baisse du cap, listings de navires, interdictions d’accès portuaire, sanctions secondaires contre les banques étrangères récalcitrantes. Des think tanks proposent des mécanismes automatiques liant le cap pétrolier aux agressions russes, ou un durcissement contre les courtiers et assureurs complices. Mais l’efficacité marginale décroît avec le temps : Moscou s’adapte, et la coalition doit calibrer ses mesures pour maximiser la pression sans fracturer l’offre mondiale.
Un bilan réaliste pour 2025
Les sanctions contre la Russie et l’économie mondiale façonnent un nouvel équilibre. Pour Moscou, la perte du marché européen du gaz est structurelle ; l’huile de schiste logistique de la flotte fantôme évite l’asphyxie mais mange la rente. La croissance ralentit, le budget se tend, les technologies critiques restent difficiles d’accès. Pour les sanctionneurs, l’Europe paie un coût d’ajustement mais gagne en résilience énergétique ; l’appareil financier occidental tient la ligne grâce à des règles plus strictes, au prix de charges de conformité accrues. Politiquement, l’outil sanctions ne suffit pas à lui seul : il réduit les moyens russes, perturbe les chaînes d’approvisionnement et limite l’accès aux technologies, mais il nécessite une exécution soutenue, des alliances élargies et des incitations pour les pays tiers. La suite dépendra de la cohésion du G7, de la discipline d’application et de la capacité à tarifer l’évasion plus vite que la Russie n’invente de nouveaux chemins.
Avion-Chasse.fr est un site d’information indépendant.