Un Su‑34M en livrée désert repéré proche de Moscou suggère une avancée dans la livraison à l’Algérie d’un bombardier d’attaque moderne.
Un Sukhoi Su‑34M en configuration export a été observé à l’aéroport de Zhukovsky, près de Moscou, ce 8 août 2025. Ce repérage relance sérieusement l’hypothèse d’une livraison de Su‑34M à l’Algérie, dans le cadre d’un contrat évoqué dès 2019. Cette version modernisée du bombardier tactique russe combine des avancées avioniques et une capacité renforcée à déployer des armes à guidage de précision. Cette information mérite attention, car elle éclaire la stratégie de modernisation de l’aviation algérienne, en cohérence avec d’autres acquisitions récentes, dont des Sukhoi Su‑35 et des Su‑57E. Au-delà de l’offre technique, ce scénario illustre une coopération militaire renforcée entre Moscou et Alger, dans un contexte géopolitique où les capacités aériennes jouent un rôle d’équilibre régional. L’analyse qui suit vise les lecteurs avertis, avec des données précises issues des sources ouvertes.
Le contexte du contrat Su‑34M avec l’Algérie
Le programme pour fournir 14 Su‑34ME (version export modernisée) à l’Algérie remonte à décembre 2019. L’accord comprenait également 14 Su‑35E et 14 Su‑57E. Les livraisons devaient s’achever en 2025.
Cependant, l’invasion de l’Ukraine par la Russie en 2022 a perturbé ce planning. La priorité a été donnée à la reconstitution de la flotte intérieure de Su‑34, fortement sollicitée sur le front ukrainien. Selon le recensement du groupe Oryx, au moins 37 Su‑34 et un Su‑34M ont été perdus depuis février 2022. Ce bilan a vraisemblablement reporté les exportations militaires.
La confirmation visuelle du Su‑34M en livrée désert
En mai 2025, une vidéo a montré un Su‑34 avec un schéma de camouflage brun et jaune typique des zones désertiques. Cette livrée n’est pas utilisée au sein des forces russes et a déclenché des spéculations. L’avion pourrait avoir été produit pour l’exportation, très probablement pour l’Algérie ou éventuellement pour l’Iran.
Le 8 août 2025, ce même Su‑34M en configuration export a été aperçu à Zhukovsky. Ce mouvement indique un possible début concret de livraison. Ce repérage est un signal technique fort : l’appareil est prêt et l’accord pourrait se traduire dans les semaines ou mois à venir.
Caractéristiques techniques du Su‑34M
Le Su‑34 est un avion de combat double poste, rapide supersonique, conçu pour l’attaque au sol et les missions de frappe navale, avec une autonomie de 4 000 km en charge pleine et capacité de ravitaillement air-air.
La version Su‑34M, produite depuis 2022, incorpore une avionique modernisée : radar Pika‑M, pod de visée infrarouge, alerte radar arrière Kopyo‑DL, capacités de brouillage électronique, extension du panel de munitions guidées, notamment missiles de croisière à longue portée. Cette configuration lui permet d’agir de jour comme nuit, dans des environnements saturés d’antiradar et de guerre électronique.
Enjeux pour l’Algérie
L’arrivée de Su‑34ME équiperait l’aviation algérienne d’un moyen de frappe terrestre et maritime précis. Alger nourrit une stratégie de dissuasion notamment vis-à-vis du voisin marocain, détenteur de F‑16 et F‑35 via l’Italie.
Par ailleurs, la modernisation s’inscrit dans une logique de cohérence industrielle et opérationnelle. L’Algérie exploite déjà massivement des plateformes Sukhoi (Su‑30MKA, Su‑24MK2, MiG‑29M). L’intégration du Su‑34ME s’appuie sur des compétences existantes, ce qui facilite la formation, la maintenance et l’interopérabilité.
Complément militaro‑technique : les autres acquisitions russes
En parallèle, des Su‑35 ont été livrés à l’Algérie début 2025. Ces appareils étaient initialement destinés à l’Égypte, avant d’être redirigés vers Alger face à des pressions géopolitiques occidentales.
L’Algérie devrait aussi recevoir environ six Su‑57E d’ici fin 2025, ce qui en ferait le premier client étranger de cet avion de cinquième génération.
Réflexion lucide sur la situation
Le repérage du Su‑34M export révèle que la Russie reprend les contours d’un programme de livraison suspendu. L’Algérie se positionne pour renforcer ses capacités de frappe au sol et en mer. Les enjeux sont clairs : disposer d’une flotte moderne, fiable, et adaptée aux menaces régionales.
Certes, le contexte ukrainien a ralenti les exportations russes, mais l’emploi de schémas de camouflage adaptés au désert montre que la production pour l’exportation suit son cours.
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