Israël frappe un radar iranien capable de repérer les avions furtifs

Radar Iran

L’armée israélienne détruit un radar Matla-ul-Fajr, pilier de la détection aérienne iranienne. Téhéran réagit par des leurres tactiques.

Israël a récemment détruit un radar iranien Matla-ul-Fajr, un système VHF conçu pour détecter des cibles à faible signature radar, telles que les avions furtifs et missiles de croisière. Cette frappe s’inscrit dans l’opération “Rising Lion”, qui vise à désorganiser les infrastructures de défense aérienne iraniennes. Le système visé, mobile et protégé contre les brouillages, représentait une pièce stratégique dans l’architecture de détection à longue portée de l’Iran. Simultanément, l’Iran a utilisé des leurres, des maquettes de systèmes de missiles, pour détourner les frappes israéliennes. Cette tactique vise à épuiser les munitions israéliennes de précision tout en protégeant les systèmes opérationnels. L’affrontement met en lumière une guerre d’usure technologique entre une force de frappe aérienne maîtrisant la supériorité électronique et un adversaire qui adopte des stratégies de dispersion et de dissimulation.

Radar Iran

La frappe israélienne contre le radar Matla-ul-Fajr

La frappe annoncée par les Forces de défense israéliennes (IDF) visait un radar iranien Matla-ul-Fajr, système VHF mobile développé dès 2010. Il s’agit d’un radar à usage militaire conçu pour la détection lointaine (jusqu’à 480 km) et l’alerte avancée, capable de couvrir des altitudes atteignant 30 km. Sa particularité réside dans son fonctionnement en bande VHF, qui offre une capacité accrue pour repérer les cibles dotées d’une faible surface équivalente radar (SER), comme les avions furtifs F-35.

Le système est monté sur des remorques, intégrant des antennes à réseau phasé, des unités de commande, et des liaisons de communication protégées. Le Matla-ul-Fajr possède aussi des fonctions ECCM (Electronic Counter-Counter Measures) lui permettant de changer de fréquence sur plus de 100 canaux VHF, le rendant moins vulnérable aux brouillages électroniques.

Selon des sources iraniennes, sa version la plus avancée, le Matla-ul-Fajr 2, serait un radar solide 3D fabriqué par SAIRAN en collaboration avec l’Université de technologie d’Ispahan. Il permet une cartographie tridimensionnelle des menaces, bien que sa précision diminue à courte portée. Ce type de radar est central dans le réseau de défense aérienne iranien, surtout pour repérer les intrusions furtives dans un environnement électromagnétique dégradé.

L’attaque ciblée démontre non seulement la capacité de frappe de précision des appareils israéliens, mais aussi leur maîtrise de la guerre électronique pour pénétrer un espace aérien défendu. En détruisant ce radar, Israël prive l’Iran d’un élément critique de veille radar, réduisant d’autant sa capacité à intercepter ou même repérer une attaque surprise.

La guerre électronique et les tactiques de détection furtive

La destruction du radar Matla-ul-Fajr révèle un affrontement technologique entre deux doctrines militaires opposées. D’un côté, Israël privilégie la frappe préventive, appuyée par des aéronefs furtifs et une suprématie dans le brouillage des radars ennemis. De l’autre, l’Iran tente de compenser son retard technologique par une prolifération de radars VHF mobiles, moins sensibles à la furtivité.

Le spectre VHF (Very High Frequency), compris entre 30 et 300 MHz, est particulièrement efficace pour détecter les avions disposant de formes furtives, car leurs surfaces absorbantes sont optimisées pour les bandes plus hautes (S, X, Ku). Ainsi, même si les radars VHF manquent de résolution, ils peuvent révéler la présence d’une cible furtive et alerter d’autres systèmes de défense.

Israël, conscient de cette menace, cible systématiquement ces installations. En neutralisant un Matla-ul-Fajr, il élimine un capteur qui réduit l’avantage de la furtivité de ses chasseurs F-35I “Adir”. Ces avions constituent le fer de lance des frappes israéliennes à longue portée. Leur efficacité repose sur l’absence de détection par les systèmes radar ennemis.

Ce rapport de force souligne aussi la supériorité de la guerre réseau-centrée israélienne. Grâce à une intégration en temps réel des données de ciblage, l’IAF peut identifier, localiser et frapper les systèmes radars iraniens avant qu’ils ne deviennent pleinement opérationnels, sapant ainsi les efforts d’intégration radar de Téhéran.

Le recours iranien aux leurres : une stratégie de dissuasion asymétrique

Face à l’intensité des frappes aériennes israéliennes, l’Iran a adopté une stratégie de tromperie militaire : le déploiement de maquettes de lanceurs de missiles. Les vidéos diffusées par Israël montrent des frappes sur des cibles censées être des batteries balistiques. Toutefois, l’absence d’explosions secondaires soulève des doutes. Ces observations suggèrent que certaines cibles étaient vides, voire factices.

Cette technique, largement documentée en Ukraine ou en Syrie, repose sur l’épuisement des munitions guidées de précision de l’adversaire. En détruisant des maquettes, Israël gaspille des missiles coûtant jusqu’à 100 000 euros l’unité, tandis que l’Iran conserve ses véritables plateformes.

Ce mode opératoire nécessite des répliques réalistes, mimant la signature thermique, radar ou optique des équipements originaux. Le fait que certaines frappes aient été dirigées vers ces leurres tend à prouver que l’IAF a été momentanément trompée. Cependant, cette stratégie reste risquée : une détection précoce de la supercherie par satellite ou drone pourrait réduire l’effet dissuasif.

Pour l’Iran, ces leurres servent à gagner du temps, disperser les moyens de frappe israéliens et réorganiser ses unités opérationnelles. Leurs performances réelles restent toutefois limitées. Un leurre n’est efficace que s’il intègre une stratégie globale de mobilité, de camouflage et de redondance des moyens de défense.

Radar Iran

Vers une guerre d’attrition technologique dans le ciel du Moyen-Orient

Avec plus de 170 cibles frappées en moins de 72 heures, Israël mène une campagne d’érosion systématique des capacités iraniennes. Le ciblage intensif des centres de commandement, radars et systèmes de lancement suggère une volonté de désorganiser durablement l’architecture défensive de l’Iran.

Cette stratégie repose sur la vitesse, la précision et la domination aérienne, rendue possible par un réseau dense de capteurs, satellites, avions ravitailleurs et chasseurs furtifs. À l’inverse, l’Iran mise sur la résilience, les leurres, la mobilité des unités, et des frappes de représailles sporadiques.

Le coût matériel et opérationnel est élevé pour les deux camps. Chaque missile israélien coûte plusieurs dizaines de milliers d’euros, tandis que l’Iran perd des années d’investissement technologique à chaque radar ou centre de commandement détruit. La guerre devient donc asymétrique mais coûteuse.

Enfin, le contexte régional alourdit les risques : les tensions croissantes avec le Hezbollah au Liban, les interférences russes et chinoises dans la région, ou les limites de la défense antiaérienne iranienne face à une campagne longue et soutenue. Si l’opération “Rising Lion” se poursuit, il est probable que l’Iran intensifie l’usage de la guerre électronique, des cyber-attaques ou des frappes indirectes via ses partenaires régionaux.

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