
La Russie et la Chine ont procédé à des exercices conjoints PLAAF–Russie avec J‑20 et Su‑35 qui renforcent l’axe stratégique en Indo‑Pacifique.
Le 23 juillet 2025, l’aviation militaire chinoise (PLAAF) et russe ont conduit des exercices aériens conjoints dans le Pacifique. Bien que sans détails officiels récents, ces manœuvres impliquaient très probablement des chasseurs furtifs Chengdu J‑20 et des biréacteurs russes Sukhoi Su‑35. Cette opération a été évoquée à travers des échanges publics sur X, en lien avec une intensification de la collaboration militaire entre Pékin et Moscou. Ces entraînements visent à afficher une posture stratégique coordonnée face à la présence américaine et japonaise en zone Indo‑Pacifique. L’exercice illustre l’évolution opérationnelle de la coopération militaire sino‑russe, confirmée par une montée en fréquence des patrouilles aériennes conjointes depuis 2019. L’intérêt croissant de ces opérations réside dans leur impact tactique sur la posture de l’US Air Force et de la force aérienne japonaise, notamment en matière de dissuasion régionale.

La nature des exercices aériens conjoints
Dans une logique stratégique accrue, les forces aériennes chinoise et russe ont réalisé un entraînement conjoint le 23 juillet 2025. Historiquement, Pékin et Moscou ont conduit des patrouilles sur le Pacifique en juillet 2019, décembre 2020 et novembre 2021. En novembre 2022, Tu‑95 russes et H‑6K chinois ont survolé la mer du Japon et l’est de la Chine.
Cette fois, l’emploi des J‑20 – chasseurs furtifs de 5ᵉ génération dotés d’un radar AESA de plus de 2 000 modules et d’une capacité de supercroisière grâce au moteur WS‑15 – marque un tournant. Le Su‑35S, appareil russe de génération 4,5 maniable et muni de moteurs à vecteur de poussée, a déjà été livré à la PLAAF à partir de 2016, fournissant une complémentarité tactique.
Les objectifs tactiques sont clairs : coordination en formation avancée, entraînement aux interceptions mutuelles, exercices de guerre électronique et simulation d’interopérabilité réseau. Ces étapes renforcent la familiarité croissante entre les deux armées, déjà constatée via soixante exercices communs entre 2003 et 2021.
Les enjeux géostratégiques pour la région Indo‑Pacifique
Ces manœuvres traduisent une intensification du partenariat stratégique entre Chine et Russie. Depuis le déclenchement de l’offensive russe en Ukraine en 2022, Pékin soutient Moscou sur le plan technologique et logistique. Les entraînements combinés en zone Pacifique illustrent une volonté de dépasser la sphère eurasiatique pour adopter une posture de confrontation indirecte envers l’influence américaine et japonaise.
Sur le plan opérationnel, l’usage des J‑20 – avec leurs munitions air‑air PL‑15 ou PL‑17 à longue portée (jusqu’à 400 km voire 800 km selon le prototype PL‑XX) – modifie l’équilibre des capacités. Le Su‑35, avec un coût unitaire estimé autour de 65 à 84 millions USD équipé, enrichit les scénarios de défense aérienne.
Cela crée une pression directe sur l’US Air Force et la force japonaise. Ces dernières sont forcées d’ajuster déploiements et alertes en raison d’une capacité sino-russe à coordonner des missions tactiques avec avions furtifs et avions super‑maniables dans des zones sensibles proches des îles japonaises. L’effet de signal stratégique dissuade les tentatives de pénétration dans l’espace d’identification aérienne.
Analyse technique des plateformes impliquées
Le Chengdu J‑20 est un chasseur furtif bimoteur, conçu pour supplanter les flottes de Su‑27/Su‑35 antérieures. Il partage un radar AESA capable de suivre plus de 20 cibles simultanément. Les versions récentes sont motorisées par des WS‑10C puis WS‑15, capables de supercroisière. D’après l’IISS et des analystes OSINT, plus de 200 à 250 J‑20 ont été produits fin 2023, avec un rythme de production estimé à plus de 100 unités par an. En mi‑2024, on estime la flotte à environ 195 appareils répartis dans douze brigades.
Le Su‑35S russe, quant à lui, est un appareil 4,5 génération introduit en 2014, avec plus de 110 unités dans l’armée russe, et 24 en service chez la PLAAF depuis 2018. Cette plateforme est appréciée pour sa maniabilité extrême grâce aux moteurs à poussée vectorielle, ainsi que ses radars multi‑mode et sa capacité à opérer dans des environnements contestés.
La combinaison J‑20 + Su‑35 confère à l’axe sino-russe une capacité mixte furtive et maniable, permettant une suprematie aérienne tactique mais aussi une projection stratégique dans des zones sensibles.

Impact sur les doctrines japonaises et américaines
Face à cette démonstration, le Japon et les États-Unis sont contraints de renforcer les systèmes de radar à couverture étendue, d’améliorer les patrouilles des F‑35A, F‑15, F/A‑18, voire d’accélérer le déploiement d’aéronefs de type E‑7 Wedgetail. Le renseignement signale déjà des scrambles d’avions japonais en réaction à des vols d’avions sino-russes.
Politiquement, cette coordination renforce l’axe sino-russe perçu comme une force de contrepoids aux alliances occidentales. Les États-Unis doivent désormais considérer cette coopération comme un facteur d’escalade simulée : l’entraînement conjoint positionne les deux pays pour des opérations coordonnées même en l’absence d’hostilités. L’effet est double : dissuasion et préparation d’une nouvelle posture de force.
Sans céder au politiquement correct, on peut donc considérer que ces exercices sont une réponse directe à l’alliance américano-japonaise. En multipliant les vols conjoints et les entraînements tactiques, la Chine et la Russie s’assurent une capacité stratégique commune crédible en Indo‑Pacifique. Pour les spécialistes de défense, ce développement n’est pas une surprise mais confirme une coordination de plus en plus opérationnelle, avec un mélange sophistiqué de furtivité, de systèmes offensifs longue portée et de combat aérien rapproché. Cela impose une adaptation rapide des doctrines de défense régionales, ainsi qu’un renforcement des chaînes de détection et d’interopérabilité alliées.
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