
L’avion d’Ursula von der Leyen a perdu sa navigation GPS en Bulgarie, forçant un atterrissage manuel. Une attaque électronique soupçonnée, enjeux techniques et géopolitiques.
L’incident aérien d’Ursula von der Leyen en Bulgarie
Le vol officiel de la présidente de la Commission européenne reliant Chisinau à Athènes a été marqué par un épisode préoccupant le 31 août 2025, lors de son passage au-dessus du territoire bulgare. À l’approche de Plovdiv, le système de navigation par satellite de l’appareil a cessé de transmettre des données fiables. Le brouillage GPS en Bulgarie a alors provoqué une perte totale de positionnement satellitaire, un phénomène particulièrement critique dans les phases d’approche et d’atterrissage. Durant plusieurs minutes, l’équipage a dû gérer une navigation aérienne perturbée, reposant uniquement sur l’inertial navigation system (INS) embarqué et sur les transmissions des contrôleurs aériens. Pour sécuriser la descente finale, les pilotes ont eu recours aux aides au sol, notamment l’Instrument Landing System (ILS), garantissant l’alignement avec la piste malgré l’absence de guidage satellite. Cet incident aérien d’Ursula von der Leyen souligne la vulnérabilité des avions officiels face aux menaces électroniques et la dépendance croissante du transport aérien au signal GPS.
Le fonctionnement technique du brouillage GPS
Le Global Positioning System (GPS), ou plus largement GNSS (Global Navigation Satellite System), repose sur une constellation de satellites placés en orbite moyenne à environ 20 200 kilomètres d’altitude. Ces satellites transmettent en permanence des signaux codés qui permettent aux récepteurs embarqués dans les avions de calculer leur position en croisant les données de plusieurs sources. En aviation moderne, ces informations servent non seulement au suivi de trajectoire, mais aussi à la synchronisation des systèmes de bord et à la gestion des procédures d’approche de précision.
Un brouillage GPS survient lorsqu’un émetteur au sol diffuse un signal parasite beaucoup plus puissant que celui reçu des satellites. Le récepteur embarqué se retrouve saturé, incapable de distinguer le signal authentique. Deux formes principales existent : le brouillage simple, qui bloque totalement la réception, et le spoofing, plus sophistiqué, où l’appareil reçoit de fausses coordonnées sans forcément alerter immédiatement l’équipage. Le premier provoque une perte brutale du guidage, tandis que le second induit l’avion en erreur en lui fournissant de mauvaises données de position.
Dans le cas du brouillage GPS en Bulgarie ayant affecté l’avion d’Ursula von der Leyen, les indications font état d’une coupure nette du signal, ce qui correspond à un brouillage simple et non à une opération de spoofing. Les experts soulignent que la mise en œuvre d’un tel brouillage ne requiert pas nécessairement des moyens étatiques massifs : des systèmes portatifs coûtant quelques centaines d’euros suffisent pour bloquer la réception sur plusieurs kilomètres. En revanche, pour affecter un avion en croisière, des dispositifs plus puissants sont nécessaires. Des systèmes militaires comme le R-330Zh Zhitel ou le Krasukha-4, déployés par la Russie en Crimée, à Kaliningrad ou au Bélarus, disposent de portées de plusieurs centaines de kilomètres, capables d’affecter simultanément de nombreux aéronefs civils et militaires.
Ce mode opératoire illustre la menace électronique contre les avions civils et officiels, un défi grandissant pour la sécurité aérienne en Europe.
Les risques et dangers du brouillage
Le brouillage GPS en Bulgarie qui a affecté l’avion d’Ursula von der Leyen illustre les menaces que représente une perte de signal satellitaire en vol. En premier lieu, l’absence de guidage par satellite entraîne une diminution de la précision de localisation, particulièrement critique lors de l’approche finale et de l’atterrissage. Dans ces phases, une erreur de quelques mètres peut suffire à compromettre la sécurité de l’appareil et de ses passagers.
Les pilotes disposent certes de systèmes de secours, tels que l’INS (Inertial Navigation System), qui calcule la position à partir des accélérations et vitesses mesurées. Toutefois, ce système dérive progressivement et exige des recalibrages réguliers grâce au GPS, rendant son autonomie limitée sur de longs segments. En cas de brouillage prolongé, la fiabilité de l’INS devient donc insuffisante.
Dans des zones géographiques complexes, comme l’environnement montagneux autour de Plovdiv, l’absence de guidage précis accroît la charge cognitive de l’équipage et augmente la probabilité d’erreurs. La situation peut devenir critique si elle se combine avec une météo dégradée ou une faible visibilité.
Heureusement, la présence de systèmes au sol tels que l’ILS (Instrument Landing System) permet d’assurer une trajectoire d’approche sécurisée. Dans cet incident, ces dispositifs ont joué un rôle central en évitant toute issue dramatique, mais ils rappellent la vulnérabilité des avions officiels face aux brouillages électroniques.

Qui pourrait être responsable ?
Les autorités bulgares et la Commission européenne suspectent une ingérence de la Russie, qualifiée d’ingérence technologique dans l’espace aérien européen, notamment face à un contexte de tensions croissantes liées à la guerre en Ukraine.
Des incidents similaires ont déjà été signalés :
- Baltique : interférences sur vols civils et maritimes ;
- Finlande : suspension temporaire de vols vers Tartu ;
- Vol d’un ministre britannique affecté près d’un territoire russe.
Moscou nie les allégations, le Kremlin affirmant que « l’information est incorrecte ».
Un danger réel ou une exagération ?
Le brouillage GPS en Bulgarie ayant affecté l’avion d’Ursula von der Leyen a relancé le débat sur la gravité de telles interférences. D’un point de vue technique, la menace est réelle, car la perte du signal satellite en phase d’approche prive les pilotes d’une aide de positionnement devenue essentielle dans l’aviation moderne. Toutefois, les aéronefs de transport disposent de systèmes redondants : l’INS pour estimer la trajectoire, l’ILS pour assurer l’alignement final avec la piste, et l’assistance permanente des contrôleurs aériens. Ces alternatives réduisent considérablement le risque d’accident immédiat.
Dans l’incident bulgare, ces solutions ont fonctionné comme prévu, garantissant un atterrissage sécurisé malgré une navigation aérienne perturbée. Le retard enregistré n’a pas constitué une menace vitale mais a mis en lumière la vulnérabilité des avions officiels face aux agressions électromagnétiques. Le danger ne réside donc pas tant dans la catastrophe immédiate que dans la démonstration de puissance et l’ingérence technologique dans l’espace aérien européen.
La réaction européenne face à cette menace
L’incident aérien d’Ursula von der Leyen a servi d’électrochoc pour les institutions européennes. À Bruxelles, plusieurs responsables ont souligné la nécessité d’un plan de renforcement de la sécurité aérienne en Bulgarie et plus largement dans l’ensemble de l’espace aérien européen. La vulnérabilité mise en évidence rappelle que les vols officiels de la présidente de la Commission européenne ne disposent pas toujours de moyens de protection électronique comparables à ceux des avions militaires.
Face à cette situation, l’Union européenne souhaite accélérer ses capacités de défense technologique, notamment en consolidant le programme Galileo et en développant des outils capables de détecter et neutraliser les brouillages ou opérations de spoofing. L’épisode bulgare a également ravivé la question de la dissuasion vis-à-vis de la Russie, déjà suspectée d’avoir mené des actions similaires dans la mer Baltique et autour de Kaliningrad.
Enfin, ce dossier s’inscrit dans un contexte plus large de solidarité avec l’Ukraine, la Commission considérant ces incidents comme partie intégrante de la guerre hybride menée contre l’Europe. Cette vision pousse à intégrer la lutte contre le brouillage électronique dans la stratégie globale de sécurité et de défense de l’Union.
Le ciel européen apparaît plus vulnérable qu’il n’y paraît : cet incident illustre que même l’avion d’Ursula von der Leyen, symbole du vol officiel de la présidente de la Commission européenne, n’est pas à l’abri du risque du brouillage GPS en Europe. Ce brouillage GPS en Bulgarie est sans doute une démonstration de force, une menace électronique contre les avions civils et officiels qui appelle une réponse ferme, technique, et politique. Le défi est lancé : préserver la souveraineté de l’espace aérien européen face à ces menaces invisibles mais bien réelles.
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