Crash Air Asia, les pilotes en question

La fin de l’année 2014 a été une nouvelle fois endeuillée par le crash d’Air Asia, dont tout laisse à penser que la météo est l’élément provoquant. Les autorités indonésiennes ont annoncé avoir retrouvé deux grandes parties de l’Airbus A320 -200 d’Indonesia AirAsia, qui a disparu le 28 décembre dernier avec 162 personnes à bord entre Surabaya et Singapour. La découverte intervient alors que les autorités indonésiennes révèlent qu’AirAsia n’avait pas les autorisations nécessaires pour emprunter le couloir aérien utilisé. C’est a priori la première avancée probante des enquêteurs à la recherche depuis une semaine de l’épave du vol QZ8501 de la compagnie low cost malaisienne AirAsia. Les pièces de grande dimension ont été retrouvées à proximité de traînées de carburant, et gisent par trente mètres de fond dans la mer de Java. Le plus grand des deux morceaux mesurerait 10 m x 5 m. Un véhicule sous-marin contrôlé à distance (ROV) devait descendre ce samedi matin, pour récolter des images réelles, a indiqué Bambang Soelistyo, chef de l’Agence indonésienne de recherches et de secours, et le seul habilité à fournir des informations, afin d’éviter les informations erronées ou contradictoires. Des plongeurs devaient aussi se rendre sur place, avec la délicate tâche de retrouver les victimes. Cette annonce intervient alors que le ministère indonésien des Transports a révélé que le vol QZ8501 n’avait pas l’autorisation d’emprunter le couloir qu’ont utilisé les deux pilotes entre Surabaya et Singapour.

Une enquête est en cours mais le permis d’AirAsia sur ce couloir devrait être gelé. Les autorités indonésiennes s’engagent aussi à examiner la validité de tous les plans de vol d’AirAsia Indonesia, à partir de lundi 5 janvier. La licence d’AirAsia Indonesia pourrait aussi être suspendue. Quelque trente corps ont été repêchés, dont deux toujours attachés à leurs sièges, a affirmé Bambang Soelistyo. Quatre victimes, dont une hôtesse de l’air ont pu être identifiées et rendues à leurs familles. Le mauvais temps continue d’entraver les recherches avec des vagues jusqu’à 4 mètres prévues jusqu’à demain dimanche et de forts courants marins. Rappelons que la France, qui a un ressortissant français parmi les victimes en la personne du co-pilote, y participe avec des experts du Bureau d’enquêtes et analyses (BEA), équipés d’hydrophones capables de localiser les balises acoustiques des deux boîtes noires. J.A. Barata, porte-parole du ministère indonésien des transports, a confirmé qu’AirAsia n’avait pas l’autorisation d’emprunter ce couloir. « L’avion a enfreint le permis de vol donné, le créneau horaire donné, et c’est un problème », a indiqué le directeur général du transport aérien, Djoko Murjatmodjo. Reste à savoir comment AirAsia a pu emprunter ce fameux couloir, très fréquenté, sans autorisation préalable.

Mais la véritable question est le pourquoi les pilotes ont pris ce couloir. Sans doute parce que la météo en route était si mauvaise qu’ils ont jugé qu’ils pourraient sans doute périr s’ils conservaient cette route. De fait, ce crash démontre à quel point les pilotes disposent de peu d’input dans leur vol. Peut être que l’avion serait tombé de toutes façons, mais la tournure des événements tend à montrer que l’on cherche un bouc émissaire, et que les pilotes en feront les frais une nouvelle fois.

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