Le premier chasseur KF-21 de série bientôt prêt en Corée du Sud

La Corée du Sud finalise l’assemblage de son premier chasseur KF-21 de série, conçu pour moderniser sa flotte aérienne d’ici 2032.

Le KF-21 Boramae, développé par Korea Aerospace Industries (KAI), entre dans sa phase de production en série. La Corée du Sud a lancé l’assemblage du premier exemplaire de série, alors que 12 avions sont en cours de construction et qu’un nouveau contrat pour 20 unités supplémentaires est prévu en juin 2025. Ce chasseur multirôle de génération 4.5, doté de capacités furtives et de capteurs avancés, est destiné à remplacer les anciens F-4 et F-5, tout en complétant la flotte de F-35. L’armée de l’air sud-coréenne (ROKAF) prévoit une mise en service opérationnelle à partir de 2026, pour une flotte totale de 120 appareils d’ici 2032.

Une montée en cadence industrielle pour le chasseur KF-21 Boramae

Le KF-21 Boramae (nom signifiant “faucon” en coréen), représente l’un des programmes aéronautiques les plus ambitieux menés par la Corée du Sud. L’assemblage du premier exemplaire de série progresse sans difficulté selon les sources officielles relayées par les médias sud-coréens. Actuellement, douze appareils sont en cours de production dans les installations de Korea Aerospace Industries (KAI) à Sacheon.

Les travaux avancent dans le respect du calendrier, avec un second contrat de production portant sur vingt unités supplémentaires attendu pour juin 2025. Ce rythme laisse entrevoir une capacité industrielle maîtrisée, soutenue par une stratégie étatique d’indépendance technologique.

Le programme de production prévoit :

• une entrée en service opérationnelle en 2026 après les essais en vol et évaluations au sol,
• la livraison de 40 premiers appareils d’ici 2028,
• et un objectif total de 120 chasseurs livrés à l’horizon 2032.

Cette cadence traduit une volonté claire de renouvellement rapide des moyens de combat de la République de Corée, en particulier face à la modernisation des forces aériennes de la Chine et à la pression militaire de la Corée du Nord.

Une architecture de génération 4.5 adaptée aux défis contemporains

Le KF-21 se classe dans la catégorie des avions dits de génération 4.5, intermédiaire entre les avions de quatrième génération (comme le F-16 ou le Rafale) et les appareils de cinquième génération tels que le F-35A Lightning II.

Le Boramae intègre des caractéristiques modernes et une compatibilité élargie :

• éléments de conception furtive, réduisant la signature radar,
• radar AESA (Active Electronically Scanned Array) de conception coréenne,
• cockpit numérique avec interface tactile,
• compatibilité avec des systèmes d’armement occidentaux et domestiques, incluant le missile air-air Meteor et des bombes guidées par GPS.

L’appareil dispose d’une vitesse maximale estimée à Mach 1,8, avec une autonomie supérieure à 2 900 kilomètres en configuration standard. Son plafond opérationnel dépasse 15 000 mètres, ce qui lui permet des missions de supériorité aérienne, d’interception, et d’appui au sol.

L’objectif est de fournir une alternative technologiquement avancée mais économiquement plus accessible que les chasseurs de cinquième génération, notamment pour les exportations futures, en ciblant des pays comme l’Indonésie, partenaire du projet initial.

Une réponse au vieillissement de la flotte sud-coréenne

Le programme KF-21 a été lancé pour remplacer progressivement les McDonnell Douglas F-4 Phantom II et Northrop F-5 Tiger II encore en service dans la ROKAF. Ces avions, introduits dans les années 1970, présentent aujourd’hui des limitations structurelles et opérationnelles notables.

Le remplacement de ces avions est urgent pour des raisons de sécurité :

• leur maintenance est coûteuse et de plus en plus complexe,
• ils sont inadaptés aux menaces modernes, notamment face aux capacités électroniques croissantes des forces adverses,
• leur taux de disponibilité opérationnelle chute à moins de 60 % selon les données de l’état-major sud-coréen.

Le KF-21 permettra non seulement de réduire la dépendance aux fournisseurs étrangers, mais également de renforcer les capacités de production nationale en aéronautique militaire. KAI a d’ailleurs indiqué que 65 % des composants de l’appareil sont produits localement, un ratio qui devrait augmenter dans les prochaines itérations.

Une coordination étroite avec les F-35 sud-coréens

Le programme KF-21 n’a pas vocation à concurrencer les F-35A déjà en dotation dans la ROKAF. Au contraire, les deux plateformes sont conçues pour se compléter : le F-35 assurant les missions à très forte pénétration, avec furtivité accrue, tandis que le KF-21 se positionne comme un appareil multirôle plus flexible et moins coûteux.

À titre de comparaison :

La ROKAF prévoit d’aligner 40 F-35A et 120 KF-21 d’ici 2032, constituant un noyau d’interception et de projection aérienne conséquent, et mieux adapté aux besoins régionaux.

Une ambition industrielle tournée vers l’exportation

En parallèle des besoins nationaux, la Corée du Sud ambitionne d’exporter le KF-21 vers des marchés émergents ou partenaires stratégiques. L’Indonésie, initialement partenaire du programme à hauteur de 20 % du financement, pourrait être le premier client à l’export, bien que des différends de paiement aient retardé sa participation.

KAI vise aussi d’autres marchés, notamment :

• les pays du Golfe (EAU, Arabie Saoudite),
• les nations d’Asie du Sud-Est (Philippines, Malaisie),
• des pays africains ou sud-américains, en quête d’un chasseur abordable et performant.

L’industrie sud-coréenne mise sur :

• un coût unitaire inférieur à 70 millions d’euros,
• une maintenance simplifiée par rapport aux standards OTAN,
• des options de personnalisation de l’armement selon le client.

Cela permettrait au KF-21 de se positionner sur un segment actuellement dominé par des avions comme le Gripen E de Saab ou le Rafale F3R de Dassault Aviation.

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