
Le drone tactique ROOSTER, hybride terrestre-aérien, entre en service auprès des forces spéciales européennes après son enregistrement par l’OTAN.
Le drone hybride ROOSTER, conçu par l’entreprise israélienne Robotican, a été livré à plusieurs unités spéciales en Europe. Ce système tactique combine des capacités de vol et de roulage au sol, permettant des missions de reconnaissance en environnements confinés, souterrains ou dégradés, sans dépendre d’un signal GPS. Sa structure légère, sa mobilité hybride, son autonomie de 90 minutes et ses capteurs de jour comme de nuit offrent un avantage opérationnel décisif pour les unités d’intervention. Enregistré officiellement par l’OTAN, le ROOSTER est désormais déployé dans les forces israéliennes, européennes et américaines. Il répond à un besoin croissant : accéder à l’information tactique dans des milieux complexes tout en réduisant l’exposition humaine.
Un système hybride pour des missions en zones dégradées
Le ROOSTER est un drone tactique hybride, combinant les fonctions d’un micro-drone volant et d’un robot roulant. Ce choix technologique permet une exploitation optimale de l’énergie, avec une alternance entre vol et roulage selon le contexte de mission. La configuration est particulièrement utile dans les environnements clos ou souterrains, où les signaux GPS sont absents et où le vol en espace réduit devient inefficace ou dangereux.
Le drone est enfermé dans une structure sphérique de protection, qui lui permet de rouler sur terrain irrégulier ou dans des conduits, sans risquer d’endommager ses capteurs. Il peut ainsi s’infiltrer dans des bâtiments, des tunnels, ou des zones industrielles inaccessibles aux drones classiques. Cette capacité de manœuvre au sol est une réponse concrète à un défi bien documenté dans les interventions urbaines : l’exploration sécurisée sans compromettre l’opérateur.
Le drone est équipé de caméras infrarouges, d’illuminateurs visibles et IR, et de charges utiles modulaires, comme des caméras thermiques ou des capteurs de substances dangereuses. Sa portée opérationnelle est adaptée aux missions de recherche urbaine, d’inspection industrielle, ou d’interventions NRBC. Il ne vise pas à remplacer les drones classiques, mais à compléter les moyens existants dans les environnements confinés ou fragmentés.
Une autonomie tactique étendue et une interconnexion par MESH
L’un des points critiques des micro-drones est leur autonomie limitée. Le ROOSTER affiche une durée de mission standard de 90 minutes, avec une autonomie passive de cinq heures en mode attente. Ce mode permet d’interrompre temporairement les opérations tout en maintenant le drone en position dans l’environnement à surveiller. Cette fonctionnalité est essentielle pour les scénarios de préparation d’assaut ou de surveillance d’objectif avant intervention.
Le système repose sur un réseau de communication MESH, qui autorise la coordination entre jusqu’à trois unités ROOSTER sans infrastructure extérieure. Ce réseau distribué permet à chaque drone de relayer les informations vers l’opérateur, même en cas de rupture de signal direct. Cette technologie est déjà utilisée dans les systèmes de communication tactique militaire, notamment pour les robots terrestres ou les radios numériques déployées dans les zones montagneuses ou urbaines denses.
L’utilisation de ce type de réseau permet aux unités de déployer simultanément plusieurs ROOSTER dans une structure complexe (bâtiment, entrepôt, centre commercial, infrastructure critique), sans risquer de perdre la liaison avec l’opérateur. Cela améliore la résilience du dispositif face aux brouillages, aux coupures de courant ou à l’absence de relais GPS.

Une intégration opérationnelle validée par l’OTAN
Le ROOSTER a reçu une immatriculation officielle par l’OTAN, ce qui atteste de sa compatibilité avec les standards de l’Alliance. Cette validation OTAN est une étape nécessaire pour que le système soit référencé dans les catalogues logistiques communs et soit utilisé lors d’exercices conjoints. Elle implique également que le ROOSTER a passé une série d’essais techniques sur la sécurité des communications, la robustesse des composants, et l’interopérabilité tactique.
Ce processus est crucial pour les forces spéciales européennes, qui doivent pouvoir intégrer rapidement de nouveaux systèmes dans leurs procédures, sans passer par une phase d’adaptation lourde. Le drone est donc déjà employé par des unités d’intervention européenne, bien que la liste des pays utilisateurs ne soit pas rendue publique. On sait toutefois qu’il est en service dans les forces israéliennes, dans certaines unités américaines, et désormais dans plusieurs groupes spéciaux européens opérant dans des contextes urbains ou sensibles.
L’enregistrement OTAN permet également de financer l’achat du système via des programmes interalliés, et d’intégrer le ROOSTER dans des plans de défense partagée, notamment pour les opérations en zones urbaines ou souterraines (métros, centres logistiques, zones portuaires).
Une réponse directe aux contraintes du combat urbain moderne
Les conflits récents (Irak, Syrie, Ukraine) ont montré que l’environnement urbain reste l’un des plus complexes pour les unités terrestres, notamment en termes de reconnaissance et de prise de décision rapide. Les systèmes ISR classiques (drones MALE, capteurs aériens) sont inefficaces dès que les forces doivent s’enfoncer dans des structures compartimentées, sans visibilité directe. C’est dans ces conditions que le ROOSTER prend tout son sens.
Un exemple concret : lors d’une opération antiterroriste en Europe, un drone de type quadricoptère ne peut ni entrer dans un tunnel ni inspecter un sous-sol. Un robot terrestre classique est lent et exposé. Le ROOSTER, en changeant de mode (vol ou roulage), comble cet espace tactique. Il permet d’obtenir une vue de l’intérieur d’une structure en quelques minutes, sans qu’un opérateur humain ne soit exposé. Ce gain de temps et de sécurité est essentiel dans les premières minutes d’une intervention.
D’un point de vue technique, sa capacité à fonctionner sans GPS, à bas niveau lumineux, et avec seulement un opérateur en font un outil adapté aux unités restreintes, souvent en tête de colonne ou en mission de reconnaissance avancée. Le fait qu’il tienne dans un sac à dos et soit déployé en moins de 90 secondes ajoute à sa valeur tactique immédiate.
Un marché européen en forte demande de systèmes hybrides légers
Le succès du ROOSTER s’inscrit dans une tendance claire des armées européennes à investir dans des systèmes compacts, autonomes et tactiquement souples. Le marché des drones tactiques hybrides est estimé à plus de 1,2 milliard d’euros d’ici 2030 en Europe, porté par la demande des forces spéciales, des unités NRBC, et des services de sécurité intérieure.
Des systèmes comparables comme le Flyability Elios 3 (d’origine suisse) ou le Skypersonic Skycopter (américain) offrent des fonctionnalités similaires mais restent limités à la sphère civile ou semi-militaire. Le ROOSTER se distingue par sa conception militaire native, sa robustesse, et sa validation par plusieurs forces armées. Cette combinaison place Robotican en bonne position pour conquérir le marché OTAN, en particulier dans le segment des drones pour environnements confinés.
La demande s’intensifie avec les menaces NRBC, les opérations contre des réseaux souterrains (trafics, tunnels), ou la sécurisation d’infrastructures critiques (ports, centrales, réseaux urbains). Le ROOSTER répond précisément à ces besoins, tout en étant opérable par un seul militaire, sans logistique lourde.
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