L’Association des Forces Aériennes Africaines planifie un exercice HA/DR en 2025 à Lusaka et prépare un entraînement sur le terrain pour 2026.
En résumé
L’Association des Forces Aériennes Africaines (AAAF), réunissant plus de 30 pays, franchit une étape en matière de coopération multilatérale. Avec l’appui des USAFE-AFAFRICA et de la Force Aérienne Zambienne, un exercice de type HA/DR (Humanitarian Assistance/Disaster Response) sera organisé en 2025 sous la forme d’un tabletop exercise. L’objectif est de simuler une coordination interarmées et intergouvernementale face à une catastrophe naturelle. En 2026, cette préparation débouchera sur un exercice sur le terrain, impliquant avions de transport, équipes médicales et logistique. Cette initiative répond aux défis humanitaires du continent, où les catastrophes climatiques et sanitaires se multiplient. Elle vise à développer des capacités partagées, à harmoniser les procédures et à renforcer la crédibilité des forces aériennes africaines dans leur rôle de soutien aux populations. Cette montée en puissance traduit une ambition stratégique de sécurité collective.
Une organisation structurée pour la coopération aérienne
L’Association des Forces Aériennes Africaines a été créée pour développer la confiance et la collaboration entre les aviations militaires du continent. Elle compte aujourd’hui plus de 30 membres, représentant la majorité des forces aériennes africaines. La présidence tournante permet d’impliquer différents pays hôtes dans la planification et l’exécution d’exercices. En 2025, la Zambie accueille la réunion stratégique à Lusaka, symbole d’un engagement croissant en Afrique australe. L’appui des USAFE-AFAFRICA apporte expertise et ressources, tout en inscrivant cette initiative dans une logique de coopération transatlantique. L’AAAF s’impose ainsi comme une plateforme unique où les pays africains peuvent harmoniser leurs doctrines et définir des standards communs.
Un exercice HA/DR centré sur la planification
Le tabletop exercise prévu en 2025 sera la première étape. Ce format repose sur des scénarios fictifs où des délégations simulent la réponse à une catastrophe majeure, comme un cyclone ou une inondation. Chaque pays devra définir ses moyens disponibles, ses capacités de transport aérien, ses hôpitaux de campagne et ses unités d’ingénierie. Les discussions porteront sur la chaîne de commandement, la répartition des responsabilités et la gestion des corridors aériens. L’enjeu principal réside dans l’interopérabilité des forces, qui nécessite des procédures unifiées pour l’acheminement de l’aide. Ces exercices permettront également d’identifier les manques capacitaires, qu’il s’agisse d’avions de transport stratégique, de moyens de communication ou de structures médicales déployables.
Un entraînement sur le terrain en 2026
En 2026, l’AAAF passera à une phase pratique avec un exercice sur le terrain. Celui-ci mobilisera des avions de transport tels que le C-130 Hercules, le Y-8 chinois ou le Casa 295, selon les flottes disponibles des pays participants. Des équipes médicales, logistiques et de sécurité seront déployées dans une zone définie pour tester la coordination réelle. L’objectif est de valider la capacité à installer un pont aérien, à acheminer plusieurs tonnes de fret et à assurer la rotation des évacuations sanitaires. Des simulations d’urgence, comme des séismes ou des épidémies, permettront de mesurer la rapidité de réaction et la résilience des structures locales. Cette étape pratique sera un indicateur de maturité opérationnelle pour les forces aériennes africaines, capables de travailler ensemble sur des bases communes.
Une réponse adaptée aux défis africains
Le choix de se concentrer sur l’assistance humanitaire et la réponse aux désastres reflète la réalité des besoins du continent. L’Afrique est particulièrement exposée aux catastrophes naturelles : inondations au Mozambique, sécheresses récurrentes dans la Corne de l’Afrique, cyclones dans l’océan Indien. Les crises sanitaires, comme l’épidémie d’Ebola, ont aussi montré l’importance d’une logistique aérienne rapide pour acheminer des vaccins, des équipements et des équipes médicales. Le développement d’une coopération multilatérale vise à éviter les lenteurs bureaucratiques et à renforcer la capacité d’action immédiate. En renforçant leurs mécanismes communs, les pays africains cherchent à réduire leur dépendance aux interventions extérieures et à affirmer une autonomie stratégique.
Une dynamique régionale et internationale
Cet exercice témoigne d’une volonté de bâtir une sécurité collective africaine. Il s’inscrit dans une dynamique où l’Union Africaine, les communautés économiques régionales et les partenaires extérieurs cherchent à mieux intégrer les réponses de crise. Les USAFE-AFAFRICA, partenaires clés du projet, voient dans cette initiative une opportunité d’accompagner la montée en compétence des forces aériennes africaines, tout en favorisant la stabilité régionale. La Zambie, pays hôte, se positionne comme acteur pivot entre l’Afrique australe et centrale. La mise en place d’exercices HA/DR réguliers pourrait, à terme, se transformer en une tradition annuelle, consolidant l’AAAF comme une organisation incontournable dans la gestion des crises humanitaires aériennes.
Vers une montée en puissance progressive
Le cycle 2025-2026 marque un tournant pour les forces aériennes africaines. En structurant leur coopération autour d’exercices progressifs, elles se dotent d’une expérience commune précieuse. L’intérêt dépasse le simple cadre humanitaire : développer la capacité à projeter rapidement des moyens logistiques est aussi un élément fondamental pour la stabilité sécuritaire du continent. Cette initiative pourrait ouvrir la voie à d’autres volets de coopération, comme la surveillance maritime ou la lutte contre le trafic illicite. L’AAAF se positionne donc comme un laboratoire de l’intégration militaire africaine, où la réponse aux catastrophes devient un levier de confiance et de crédibilité.
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