
Un UH‑60 abattu en Antioquia : un drone armé utilisé par dissidents de FARC met en lumière une menace émergente pour l’aviation de sécurité.
Un hélicoptère UH‑60 Black Hawk de la police nationale colombienne a été abattu le 21 août 2025 lors d’une mission d’éradication manuelle de coca à Amalfi, dans le département d’Antioquia. Un drone explosif de type FPV semble avoir été utilisé par des dissidents des FARC, causant la mort de 12 à 13 policiers. L’événement souligne la vulnérabilité accrue des aéronefs face aux drones armés, une tendance observée globalement. Depuis avril 2024, plus de 301 attaques par drones ont visé les forces colombiennes, avec au moins 22 morts.
Le contexte de l’attaque
Le 21 août 2025, un hélicoptère Sikorsky UH‑60 Black Hawk de la Police nationale de Colombie a été détruit en vol alors qu’il appuyait une mission d’éradication de coca dans les zones rurales d’Amalfi (Antioquia). Les sources divergent légèrement : certains rapportent 12 policiers tués, d’autres jusqu’à 13 morts et 3 survivants blessés. Le gouverneur d’Antioquia, Andrés Julián Rendón, a confirmé l’implication probable d’un drone explosif de type FPV. Le président Gustavo Petro, initialement, a évoqué une mine ou IED enterrée, mais le consensus penche vers une attaque par drone ([turdef.com][3]). Cette opération s’inscrivait dans une lutte persistante contre les cultures illicites de coca, qui s’étendaient sur environ 253 000 hectares en 2023 selon l’UNODC.
L’essor des drones armés et leurs implications
Cette attaque reflète une transformation majeure du champ de bataille : les groupes armés — cartels ou dissidents — adoptent des drones de loisir modifiés capables d’emporter des charges explosives. Ces appareils, coutant quelques centaines d’euros, surpassent les systèmes lourds traditionnels (MANPADS, missiles guidés) en agilité, discrétion et accessibilité. Depuis avril 2024, le ministère soutient avoir subi 301 attaques par drones, principalement dans les départements de Cauca et Norte de Santander, provoquant au moins 22 morts parmi soldats et policiers, en plus de civils blessés. Ces drones peuvent être pilotés via FPV (vision à la première personne), y compris parfois par câble à fibre optique, ce qui les rend indétectables par radar et inébranlables aux brouillages classiques. Des groupes colombiens auraient même été formés à l’usage de ces technologies en Ukraine ou au Venezuela, avec l’aide présumée de contractuels russes.

Enjeux militaires et réactions internationales
La menace des drones explosifs a conduit certains pays à réévaluer leurs acquisitions. En Corée du Sud, un contrat de plusieurs milliards pour 36 hélicoptères Apache AH‑64E a été annulé, la vulnérabilité aux drones ayant été jugée excessive. À l’inverse, la Pologne a commandé 96 Apache, misant sur une amélioration des contre-mesures contre UAS. Techniquement, les Black Hawk modernes sont équipés de systèmes défensifs (alertes missile, leurres IR, dispositifs DIRCM), mais reste une lacune face aux petits drones furtifs, rapides et proches. Les solutions proposées incluent le warfare électronique, des radars spécifiques à courte portée ou encore intercepteurs anti‑drones, mais elles sont encore limitées et peu répandues. L’incident colombien illustre une réalité opérationnelle complexe : dans des zones montagneuses et isolées, les hélicoptères sont des cibles vulnérables à l’approche ou à l’atterrissage, sans protection adéquate.
Les conséquences pour la sécurité intérieure et la lutte antidrogue
L’impact est autant symbolique que stratégique. L’attaque démontre le risque croissant que représentent les drones armés pour les forces de l’ordre et les missions de lutte contre les cultures illicites. Le fait qu’un hélicoptère ait été abattu lors d’une mission publique renforce l’usage de la violence par les dissidents des FARC ou le Clan del Golfo pour maintenir le contrôle territorial et le trafic de cocaïne. Le bilan humain est lourd (12 à 13 morts, plusieurs blessés), mais l’impact psychologique sur les forces de sécurité est sans doute encore plus profond. Il invite à repenser les stratégies aériennes, en renforçant les équipements défensifs, en multipliant les défenses anti-UAS ou en privilégiant d’autres moyens — drones « amis », soutien au sol ou reconnaissance préalable. Politique, cette attaque fragilise également les efforts de paix. Elle survient dans un contexte de cessez-le-feu et de négociations, mais souligne la persistance d’organisations capables de frapper avec des moyens sophistiqués. Le gouvernement doit agir : adaptation technologique, coopération internationale, formation, réglementation des drones et soutien aux zones vulnérables.
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