Les pertes dévastatrices de l’armée russe en Ukraine

pertes russes en Ukraine

Analyse technique et précise des pertes humaines et matérielles de l’armée russe en Ukraine, avec chiffres détaillés et éclairages professionnels.

La trajectoire des pertes militaires russes depuis 2022

Depuis le début de l’invasion russe en février 2022, les pertes militaires russes sont colossales, tant sur le plan humain que matériel. Selon l’état des Forces armées ukrainiennes, les pertes totales (tués, blessés, capturés et disparus) s’élèvent à environ 1 001 560 soldats russes à la mi‑juin 2025.
Le Royaume‑Uni estime quant à lui environ 250 000 tués et 810 000 blessés, soit un total comparable.
La BBC russe et Mediazona produisent une estimation plus précise des morts parmi les militaires russes : entre 189 051 et 273 073 tués d’ici début août 2025.
Enfin, le think‑tank CSIS anticipe que le seuil de 1 million de pertes militaires sera atteint à l’été 2025, dont environ 250 000 morts confirmés, et évoque un usage quasi industriel de matériels détruits.

Focus sur les pertes matérielles : chars, blindés, artillerie…

Les équipements militaires russes ont lourdement souffert de cette guerre interminable. Voici les données les plus récentes :

  • Chars perdus : plus de 11 118 unités détruites ou hors d’usage à la date du 18 août 2025.
  • Véhicules blindés de combat (VBC) : environ 23 148 pertes.
  • Systèmes d’artillerie : près de 31 698 unités détruites, avec +66 en 24 h.
  • Lance‑roquettes multiples (MLRS) : environ 1 470 émetteurs perdus.
  • Systèmes antiaériens : environ 1 208.
  • Avions de chasse et autres aéronefs : 422 appareils perdus.
  • Hélicoptères : 340 appareils détruits ou hors service.
  • Drones – UAV opérationnels : un impressionnant chiffre de 51 894 unités perdues.
  • Missiles de croisière : environ 3 558 perdus.
  • Navires / bateaux : 28 unités coulées ou capturées.
  • Sous‑marins : 1 unité perdue.
  • Véhicules légers et citernes : 59 060 unités hors service, +123 récemment.
  • Équipements spécialisés : environ 3 943 pertes.
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Les pertes quotidiennes et leur évolution récente

Les données quotidiennes révèlent une persistance inquiétante des pertes. Par exemple, le 18 août 2025, on dénombre +890 pertes militaires supplémentaires en 24 heures.
Du côté des matériels, ce jour‑là, les chiffres n’ont que peu évolué : +0 à +209 selon les catégories.

La portée des pertes

L’ampleur des pertes de l’armée russe depuis 2022 ne se limite pas à un inventaire chiffré. Elle dessine une réalité stratégique où chaque catégorie de matériel détruit réduit la liberté d’action des forces russes. Les pertes de chars russes en Ukraine, estimées à plus de 11 000 unités, affectent directement la capacité à percer les lignes défensives ukrainiennes. Le char étant l’outil central des assauts mécanisés, son absence contraint Moscou à recourir davantage à l’artillerie et à des attaques massives de drones, moins décisives sur le plan tactique.

Les pertes de blindés russes, supérieures à 34 000 véhicules (VBC, transports blindés et artillerie automotrice), limitent la mobilité des unités. Cette attrition ralentit les offensives et accroît la vulnérabilité logistique : chaque kilomètre gagné sur le terrain nécessite désormais des efforts disproportionnés en effectifs et en soutien.

Sur le plan aérien, la perte de plus de 760 appareils — dont 422 avions de combat et 340 hélicoptères — réduit la capacité russe à maintenir une supériorité locale. L’absence d’hélicoptères d’attaque en nombre fragilise notamment l’appui rapproché, essentiel pour accompagner les troupes au sol.

Les drones constituent un autre point critique. Avec près de 52 000 systèmes perdus, la Russie voit s’éroder un outil devenu incontournable pour la reconnaissance et le ciblage. Cette lacune augmente la dépendance aux frappes massives et moins précises de missiles et d’artillerie. Or, plus de 3 500 missiles russes en Ukraine ont déjà été détruits, ce qui réduit la réserve stratégique.

Ainsi, les pertes matérielles de l’armée russe en Ukraine traduisent un affaiblissement structurel qui, au-delà des chiffres, modifie profondément la manière dont Moscou peut envisager la poursuite de la guerre.

Témoignages et implications stratégiques

Les données récentes mettent en évidence la profondeur de l’érosion des capacités russes. Le CSIS rapporte que depuis janvier 2024, la Russie a perdu 1 900 chars, 1 150 véhicules blindés, 3 100 véhicules de combat d’infanterie et environ 300 pièces d’artillerie automotrice. Ces chiffres illustrent un rythme de pertes soutenu qui dépasse largement les cadences de production annuelles de l’industrie d’armement russe. Cette asymétrie entre pertes et capacités de remplacement alimente un déficit structurel qui contraint Moscou à ajuster ses doctrines d’emploi.

Le Wall Street Journal souligne que cette situation a obligé la Russie à réintégrer dans ses rangs des matériels issus de ses stocks soviétiques. Plus de 11 000 blindés, dont environ 3 600 chars, ont déjà été détruits depuis le début de la guerre. Pour combler ce vide, Moscou déploie des modèles obsolètes tels que le T-62 ou le T-55, théoriquement dépassés depuis plusieurs décennies. Ce recours aux réserves anciennes traduit non seulement la difficulté de renouvellement, mais également une perte de qualité opérationnelle sur le champ de bataille.

Parallèlement, les pertes humaines posent un défi tout aussi stratégique. Des estimations britanniques et américaines évaluent les pertes quotidiennes russes entre 1 000 et 1 200 soldats. Un tel rythme rend toute offensive prolongée extrêmement coûteuse en effectifs et limite la capacité de la Russie à soutenir une guerre d’attrition sur le long terme. En combinant la raréfaction du matériel moderne et l’usure humaine, ces témoignages mettent en évidence une fragilisation profonde de la puissance militaire russe et interrogent sa capacité à maintenir une intensité opérationnelle élevée.

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