
La Chine déploie le J-35A, son avion de chasse furtif de 5e génération, aux côtés des J-20 et J-16B pour affronter les Rafale et F-35 occidentaux.
Le 6 juillet 2025, Pékin a confirmé le déploiement opérationnel du J-35A, un avion de chasse chinois furtif de cinquième génération, conçu à la fois pour les forces aériennes nationales et le marché export. Cette annonce intervient alors que la République populaire de Chine accélère l’expansion de ses capacités militaires dans un contexte de tensions régionales accrues en mer de Chine méridionale, en Asie centrale et au Moyen-Orient.
Le J-35A, souvent comparé au F-35 américain, a été développé par Shenyang Aircraft Corporation (SAC). Il s’intègre aux côtés des J-20 et des J-16B, ces derniers étant spécialisés dans la guerre électronique. Le nouveau chasseur est armé de missiles PL-15, à guidage actif radar et à portée supérieure à 200 kilomètres, ce qui en fait une plateforme capable de contester la supériorité aérienne occidentale.
Ce déploiement marque un changement structurel dans l’organisation de la force aérienne chinoise, notamment grâce à une doctrine d’emploi de chasseurs furtifs interopérables, reliés à des systèmes de détection avancés, à des plateformes sans pilote, et à une architecture de commandement centralisée.
Dans cet article, nous analysons les caractéristiques techniques du J-35A, son positionnement stratégique, sa place dans le dispositif militaire chinois, et les implications de ce déploiement pour les forces aériennes occidentales, notamment face au Rafale français et au F-35 américain.
Un avion de chasse chinois conçu pour la furtivité et l’export
Une cellule optimisée pour la discrétion radar
Le J-35A est une évolution du FC-31, initialement présenté comme un démonstrateur export. La cellule du J-35A adopte une configuration bi-réacteur avec entrées d’air planaires, un fuselage aplati, une baie interne d’armement et une verrière monobloc destinée à limiter la signature radar frontale. Le revêtement serait basé sur un composite absorbant les ondes radar (RAM), semblable à celui du J-20.
L’envergure estimée est de 11 mètres, pour une longueur de 17 mètres et une masse maximale au décollage supérieure à 25 tonnes. L’appareil serait doté d’un radar AESA, très probablement le KLJ-7A, couplé à un système électro-optique infrarouge monté sur le nez, offrant une capacité passive de détection.
Conçu avec une baie centrale pouvant emporter jusqu’à six missiles, le J-35A peut rester furtif en environnement contesté, mais dispose également de quatre points externes pour des missions où la furtivité est secondaire. Il vise à s’intégrer dans des opérations combinées, associant des drones, des avions ISR et des bâtiments navals.
Une plateforme pensée pour le marché étranger
Contrairement au J-20, développé exclusivement pour l’Armée populaire de libération, le J-35A a été conçu pour séduire des clients étrangers, notamment au Moyen-Orient, en Asie du Sud et en Afrique. L’Iran, désormais opérateur du J-10C, pourrait être un futur client, tout comme le Pakistan, qui cherche à remplacer certains Mirage III/5 encore en service.
Le prix d’un J-35A serait de l’ordre de 70 à 80 millions d’euros, selon les équipements et le contrat de soutien. Ce tarif inférieur au Rafale F4 (estimé à plus de 130 millions d’euros avec armement et soutien) et au F-35A (environ 100 millions d’euros complet) permet à Pékin de proposer une offre technico-opérationnelle agressive, particulièrement auprès d’États isolés des marchés occidentaux.

Une intégration dans une architecture aérienne offensive
Un chasseur complémentaire aux J-20 et J-16B
Le J-35A ne vient pas remplacer le J-20, mais le compléter sur d’autres théâtres d’opérations. Alors que le J-20 est déployé pour des missions de longue portée et de dissuasion stratégique, le J-35A vise une plus grande polyvalence tactique, y compris pour des opérations navales. Plusieurs images satellites montrent sa présence sur des bases côtières, ainsi que dans les proximités des infrastructures navales du Guangdong et du Zhejiang.
Le J-16B, équipé de pods de guerre électronique et de missiles anti-radar, agit comme une plateforme d’appui et de brouillage, créant une bulle de désorganisation électromagnétique pour faciliter l’approche des J-35A. Cette synergie imite le concept occidental du F-35 appuyé par l’EA-18G Growler.
La doctrine chinoise repose sur une coordination multi-vecteurs, où des chasseurs furtifs, des drones, et des avions ISR sont intégrés dans un même réseau tactique. Cela permet des attaques coordonnées au-delà de la ligne de visée, avec partage de la situation tactique en temps réel.
Un réseau de commandement centralisé et numérique
Le déploiement du J-35A s’inscrit dans une logique de guerre en réseau, articulée autour d’un système de commandement C4ISR unifié. Ce réseau, développé depuis 2018, centralise les flux de données entre chasseurs, frégates, radars au sol, et satellites de surveillance. La connectivité repose sur un maillage de liaisons de données chiffrées et, dans certains cas, sur des technologies laser ou à micro-ondes pour des transmissions silencieuses.
Le J-35A a été conçu pour s’intégrer nativement à cet écosystème. Il reçoit des données tactiques, peut transmettre des images de ciblage à d’autres plateformes, et sert aussi de relais de communication mobile en mission. Cette approche impose aux adversaires de traiter non pas un avion de chasse isolé, mais un système de combat mobile et distribué.
Une menace directe pour les avions de chasse occidentaux
Une capacité air-air à longue portée crédible
Le missile PL-15, embarqué par le J-35A, constitue l’une des composantes les plus préoccupantes du système. D’une portée supérieure à 200 kilomètres, il dispose d’un guidage radar actif, complété par des liaisons de correction en vol. Il rivalise directement avec le Meteor européen, utilisé par le Rafale, et l’AIM-120D américain.
Des essais récents auraient validé des tirs au-delà de 250 kilomètres, même si la portée opérationnelle effective dépend du profil de vol de la cible. Le PL-15 est conçu pour intercepter des avions AWACS, ravitailleurs ou chasseurs en approche, avant qu’ils ne puissent riposter. Combiné à la furtivité passive du J-35A, il permet à l’aviation chinoise de neutraliser l’effet de supériorité aérienne occidentale dans un rayon d’action avancé.
Une pression stratégique sur les axes indo-pacifiques et moyen-orientaux
L’introduction du J-35A dans l’ordre de bataille chinois intervient peu après la livraison de J-10C à l’Iran, renforçant les liens militaires entre Pékin et Téhéran. Cette synchronisation est significative : elle étend la projection aérienne chinoise vers l’ouest, en s’appuyant sur des partenaires stratégiques capables d’utiliser les mêmes doctrines et équipements.
Dans le Pacifique, les Forces japonaises d’autodéfense et l’USAF devront intégrer la présence d’un nouvel appareil furtif, difficilement détectable à longue distance, et capable de lancer des attaques coordonnées à partir de plateformes décentralisées. Pour la France, le Rafale doit faire face à une compétition technologique et commerciale accrue, en particulier dans les régions où la coopération militaire avec la Chine s’intensifie.
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