Sopwith Pup

Découvrez l’histoire, le design, les performances et les missions du Sopwith Pup, avion de chasse et avion biplan emblématique de la Première Guerre mondiale.

Le Sopwith Pup est un avion de chasse britannique, apparu en 1916, qui a contribué à rétablir l’équilibre aérien face aux forces allemandes. Ce biplan léger, basé sur le Sopwith 1½ Strutter, était propulsé par un moteur rotatif Le Rhône de 80 chevaux. Ses performances en maniabilité et en endurance lui ont valu l’estime des pilotes. Déployé principalement par le Royal Flying Corps et le Royal Naval Air Service, il a joué un rôle clé dans les premières opérations aéronavales. Remplacé dès 1918 par le Sopwith Camel, le Pup a néanmoins marqué durablement l’évolution de l’aviation militaire.

L’historique du Sopwith Pup

Le Sopwith Pup apparaît à l’été 1916, à un moment critique de la Première Guerre mondiale. Depuis plusieurs mois, les forces alliées subissaient la domination aérienne allemande, notamment due à l’efficacité du Fokker Eindecker. L’urgence imposait l’introduction de nouveaux avions capables de rivaliser efficacement.

Conçu par Sopwith Aviation Company, le Pup dérive directement du Sopwith 1½ Strutter, un appareil de reconnaissance et de bombardement. Le premier prototype du Pup, nommé officiellement “Admiralty Type 9901”, réalise son vol inaugural le 22 décembre 1916. La production en série suit rapidement pour équiper à la fois le Royal Flying Corps (RFC) et le Royal Naval Air Service (RNAS).

Le nom “Pup” n’était pas officiel. Les pilotes l’adoptèrent en raison de sa ressemblance réduite avec le Sopwith 1½ Strutter, “comme un chiot à côté de son parent”. L’appareil fut opérationnel dès 1916 et permit aux Alliés de commencer à reprendre la maîtrise du ciel, en particulier sur le front occidental.

En 1917, le Sopwith Pup entre dans l’histoire en réussissant le premier appontage sur un navire en mouvement. Le 2 août 1917, un Pup piloté par le Commandant Edwin Dunning atterrit sur le HMS Furious, démontrant les possibilités de l’aviation embarquée.

Au total, environ 1 770 Sopwith Pups furent construits entre 1916 et 1918, répartis entre plusieurs fabricants : Standard Motor Company (850 exemplaires), Whitehead Aircraft (820 exemplaires), William Beardmore & Co. (30 exemplaires), et Sopwith Aviation (96 exemplaires).

Le Sopwith Pup servit non seulement dans les forces britanniques, mais aussi en Australie, en Belgique, en Grèce, au Japon, aux Pays-Bas, en Roumanie, en Russie et aux États-Unis.

Sopwith Pup

Le design du Sopwith Pup

Le Sopwith Pup est un biplan monomoteur léger, conçu pour privilégier la maniabilité et la simplicité mécanique. Son architecture repose sur deux ailes superposées, reliées par des montants et des câbles, formant une cellule solide mais légère.

Le fuselage est construit en bois, recouvert de toile tendue. L’avant est doté d’un capot moteur métallique, abritant un moteur rotatif Le Rhône 9C de 80 chevaux (environ 59 kW). Ce moteur actionne une hélice bipale en bois.

L’appareil mesure 5,89 mètres de longueur pour une envergure de 8,08 mètres. La hauteur est de 2,74 mètres. Le poids à vide est de 357 kilogrammes, et le poids maximal au décollage atteint 522 kilogrammes.

L’empennage est de type conventionnel, avec un stabilisateur horizontal et une dérive verticale simple. Le train d’atterrissage est fixe, comprenant deux roues avant et une béquille de queue. Cette configuration simple offre robustesse et facilité de maintenance sur le terrain.

L’armement est composé d’une mitrailleuse Vickers de 7,7 mm synchronisée pour tirer à travers l’hélice, couplée à un dispositif d’interruption. Pour des missions d’appui au sol, le Pup pouvait également emporter quatre bombes de 11,3 kilogrammes chacune sous les ailes inférieures.

Son habitacle ouvert accueille un seul pilote, exposé aux éléments, mais bénéficiant d’une bonne visibilité vers l’avant et sur les côtés, un atout majeur pour le combat aérien.

La performance du Sopwith Pup

Le Sopwith Pup est réputé pour ses qualités de vol supérieures à celles de ses contemporains. Il combine légèreté, maniabilité et stabilité, éléments essentiels dans le contexte du combat aérien de 1916-1917.

Le moteur rotatif Le Rhône 9C de 80 chevaux propulse le Pup à une vitesse maximale de 179 km/h. Cette vitesse était suffisante pour rivaliser avec les chasseurs allemands de l’époque, tels que l’Albatros D.II.

L’autonomie atteint environ 3 heures de vol, ce qui permet de longues patrouilles de reconnaissance ou d’interception. Le plafond opérationnel est de 5 180 mètres, une altitude permettant au Pup de mener des engagements efficaces contre des avions d’observation et des bombardiers.

La montée à 3 048 mètres s’effectue en 14 minutes, une performance honorable pour un avion de sa catégorie. Sa maniabilité était particulièrement appréciée par les pilotes, notamment en combat tournoyant (“dogfight”), où sa légèreté offrait un avantage certain.

Plus tard, certaines variantes furent équipées d’un moteur Clerget de 100 chevaux (74 kW), augmentant légèrement la vitesse maximale et améliorant la montée, mais au prix d’une charge alaire plus importante.

Malgré sa puissance modeste comparée aux chasseurs plus récents, le Pup resta un appareil fiable et agréable à piloter, ce qui explique sa longévité dans des rôles secondaires après 1918.

Les variants du Sopwith Pup

Le Sopwith Pup donna naissance à quelques variantes adaptées à des besoins spécifiques, principalement pour l’aviation embarquée.

La principale évolution est le Beardmore W.B.III, développé par William Beardmore & Co. Ce modèle est conçu pour les opérations navales. Il possède des ailes repliables facilitant le stockage à bord des navires, ainsi qu’une structure renforcée pour résister aux contraintes des appontages.

Le W.B.III est produit à 100 exemplaires à partir de 1917. Il conserve globalement les caractéristiques de vol du Pup standard mais présente un poids accru et une performance légèrement réduite.

En parallèle, Sopwith développe la “Dove”, une version biplace civile dérivée du Pup, utilisée pour le transport léger et les exhibitions aériennes après la guerre. Seulement 10 unités de la Sopwith Dove furent construites.

Ces adaptations témoignent de la polyvalence du Pup, même si l’avion n’évolua pas suffisamment pour contrer les dernières générations de chasseurs allemands en 1918.

Sopwith Pup

Les missions du Sopwith Pup au combat

Le Sopwith Pup est engagé principalement sur le front occidental dès 1916. Intégré aux escadrilles du RFC et du RNAS, il est employé pour la supériorité aérienne, l’escorte de bombardiers et les patrouilles de reconnaissance.

Sur le front, il s’illustre rapidement face aux Albatros D.II et Halberstadt D.III allemands. Sa maniabilité permet aux pilotes alliés de regagner progressivement la domination aérienne perdue lors du “Fokker Scourge” de 1915-1916.

Le Pup est aussi utilisé pour des missions d’interception contre les avions de reconnaissance et les bombardiers allemands. En 1917, il est présent lors de la bataille d’Arras, contribuant à protéger les troupes alliées au sol.

Dans le domaine naval, le RNAS expérimente l’utilisation du Pup sur les navires. L’avion est lancé depuis des plates-formes installées sur des croiseurs ou des cuirassés, permettant d’intercepter les zeppelins allemands avant qu’ils ne puissent atteindre le territoire britannique.

Le Sopwith Pup est également le premier avion à réaliser un appontage réussi sur un porte-avions en mouvement, le HMS Furious, en août 1917.

Cependant, dès la mi-1917, ses performances commencent à être dépassées par les nouveaux chasseurs allemands Albatros D.III et D.V, mieux armés et plus rapides.

Un dernier mot

Le Sopwith Pup voit sa carrière de premier plan décliner dès 1918. La montée en puissance du Sopwith Camel, plus rapide (185 km/h) et mieux armé (deux mitrailleuses Vickers de 7,7 mm), entraîne progressivement son remplacement sur le front.

Les unités équipées de Pup sont rééquipées avec des chasseurs plus performants pour maintenir la supériorité aérienne. Le Pup est alors relégué à des rôles secondaires, notamment l’entraînement des pilotes et la défense du territoire britannique contre les raids de zeppelins.

Après la guerre, un certain nombre de Sopwith Pups sont revendus à des forces aériennes étrangères ou passent dans le domaine civil. Leur fiabilité en fait des avions prisés pour les écoles de pilotage et les démonstrations aériennes.

Le Sopwith Pup reste un symbole important de l’aviation britannique pendant la Première Guerre mondiale, marquant la transition entre les premiers avions de chasse rudimentaires et les chasseurs plus avancés qui domineront le ciel jusqu’en 1918.

Retour sur la section WARBIRDS.