Virgin Galactic : des vols commerciaux en orbite dès 2026

Virgin Galactic : des vols commerciaux en orbite dès 2026

Virgin Galactic finalise ses nouveaux appareils Delta pour un lancement commercial des vols suborbitaux dès 2026, avec un prix supérieur à 600 000 €.

Virgin Galactic, entreprise américaine spécialisée dans les vols suborbitaux, a confirmé le bon avancement de la production de sa flotte de véhicules spatiaux de nouvelle génération, appelés Delta-class SpaceShips. Ces appareils doivent permettre le démarrage des vols commerciaux dès l’été 2026, après une série de vols d’essai au printemps. Les premiers billets concerneront des vols avec charges utiles scientifiques, suivis de vols pour passagers privés à l’automne.

Le développement progresse sur les volets structurels, propulsion et avionique, avec une réduction progressive des coûts liée à la fin des investissements lourds. Parallèlement, Virgin étudie l’exploitation militaire et commerciale de son avion porteur à haute altitude et envisage d’opérer depuis l’Italie.

Virgin Galactic : des vols commerciaux en orbite dès 2026

La fabrication des vaisseaux Delta avance dans les délais prévus

La société Virgin Galactic a confirmé que la production de ses nouveaux appareils de la classe Delta progresse selon le calendrier prévu. Ces véhicules suborbitaux, conçus pour assurer une capacité commerciale régulière, sont en phase d’assemblage, avec des avancées concrètes dans les domaines structurels, de la propulsion et des systèmes avioniques.

Selon le PDG Michael Colglazier, l’entreprise coordonne actuellement un important travail entre ses propres équipes et ses principaux fournisseurs, notamment sur la finalisation des outils de production nécessaires. Il a annoncé le lancement d’une série de communications régulières sur l’état de la production à partir de juin 2025.

Les premiers vols d’essai des SpaceShips Delta sont prévus pour le printemps 2026, soit environ un an après l’annonce. Ces essais précéderont les premiers vols commerciaux avec charges utiles scientifiques durant l’été, suivis de missions habitées dès l’automne.

Le développement technique de ces appareils a nécessité une phase de dépenses intensives en outillage, dont le pic est désormais passé. Virgin peut désormais concentrer ses ressources sur l’assemblage des deux premiers exemplaires. Cette étape marque une transition du développement vers la production industrielle.

Une stratégie tarifaire évolutive et un lancement commercial en 2026

Virgin Galactic prévoit d’ouvrir la vente de billets pour ses vols suborbitaux au premier trimestre 2026. Cette opération sera organisée par vagues successives à travers une expérience client haut de gamme, permettant à l’entreprise de moduler sa tarification en fonction de la demande.

Les nouveaux tarifs n’ont pas encore été fixés, mais ils seront supérieurs aux 600 000 dollars américains (environ 550 000 euros) pratiqués lors des dernières campagnes de vente. Cette augmentation s’explique par la montée en gamme des prestations, l’exclusivité du service et le faible volume de vols disponibles au lancement.

L’objectif commercial repose sur deux axes :

  • La recherche scientifique, via des charges utiles embarquées durant les premiers mois.
  • Le marché des astronautes privés, visé pour l’automne 2026, qui représente un segment à forte valeur ajoutée.

L’enjeu sera de garantir une régularité opérationnelle avec une flotte limitée, ce qui nécessitera une logistique rigoureuse et une chaîne d’approvisionnement stabilisée pour les pièces critiques, notamment celles liées à la propulsion et aux matériaux composites.

L’exploitation militaire du porteur WhiteKnightTwo envisagée

Le SpaceShip de Virgin est lancé à haute altitude depuis un avion porteur, le WhiteKnightTwo, capable de voler à 18 000 mètres d’altitude avec des charges lourdes. Cette capacité attire l’attention du secteur militaire et des organismes de défense, notamment dans le cadre de missions de surveillance, renseignement et défense stratégique.

Virgin Galactic a engagé des discussions avec des représentants du Département de la Défense des États-Unis ainsi que des industriels de l’aérospatial pour explorer des usages alternatifs du porteur. L’entreprise évoque des opportunités potentielles dans le cadre du programme américain Golden Dome, un système de défense antimissile visant à neutraliser les menaces balistiques en altitude.

L’appareil pourrait servir de plateforme aéroportée de capteurs, prolonger la durée de surveillance dans des zones sensibles, ou être adapté pour des missions de communication sécurisée, d’interception radar ou de lancement de micro-satellites.

Ces perspectives élargissent le modèle économique de Virgin, en lui permettant de diversifier ses recettes au-delà du tourisme spatial, tout en valorisant son expertise en technologie aéroportée haute altitude.

Virgin Galactic : des vols commerciaux en orbite dès 2026

Une implantation en Europe à l’étude : l’Italie comme base opérationnelle

Virgin Galactic envisage l’ouverture d’un site de lancement en Europe, avec l’aéroport de Grottaglie dans le sud de l’Italie comme candidat principal. Ce choix permettrait de desservir une clientèle européenne fortunée et d’élargir l’offre hors des États-Unis.

L’un des défis identifiés reste l’espace aérien, qui devra être partiellement réservé lors des phases de lancement et de descente. La faisabilité dépendra des conditions météorologiques locales, du trafic aérien régional, ainsi que de l’accord des autorités de l’aviation civile italienne et européenne.

Une implantation en Italie impliquerait également :

  • L’adaptation des infrastructures au sol, pour accueillir l’avion porteur et les passagers.
  • La formation de personnels techniques sur place.
  • L’établissement d’un cadre juridique conforme au droit spatial européen.

Ce projet pourrait renforcer la présence industrielle de Virgin Galactic en Europe, tout en créant un pôle spatial secondaire destiné à répondre à une demande croissante en vols expérimentaux et touristiques dans la région euro-méditerranéenne.

Une situation financière tendue mais sous contrôle

Au premier trimestre 2025, Virgin Galactic a généré 0,5 million de dollars (environ 460 000 euros) de revenus, pour une perte EBITDA ajustée de 72 millions de dollars (environ 66 millions d’euros). Ce déséquilibre s’explique par l’intensité des investissements récents.

La société assure toutefois avoir franchi le pic de dépenses liées aux outils de production, ce qui permettra de réduire les pertes par trimestre d’ici fin 2025. Cette transition vers une phase de production en série doit s’accompagner d’une meilleure gestion de la trésorerie.

Pour maintenir sa viabilité financière, Virgin devra :

  • Limiter ses dépenses opérationnelles récurrentes.
  • Assurer une montée en cadence rapide dès les premiers vols réussis.
  • Convertir son carnet de précommandes en flux de trésorerie effectif.

L’entreprise joue donc une partie stratégique, entre consolidation technologique, recherche de rentabilité et expansion commerciale sur un marché encore en construction.

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